Les associations annulent leurs actions
Le confinement impose un black-out total sur les actions des associations LGBT. Les structures annulent leur permanences d’accueil. Les dépistages gratuits et anonymes s’arrêtent. Les lieux de vie où se réunissent les associations sont de toute façon fermées.
Les assemblées générales sont reportées comme celle du Centre LGBTI de Normandie prévue initialement le 21 mars. Il en est de même pour l’association caennaise Les Enfants Terribles qui n’a pas pu élire son nouveau bureau.
Services d’urgence en cas de besoin
Les associations restent joignables en cas d’urgence. Il est important que les personnes les plus en difficultés puissent trouver un moyen de protection immédiat. À défaut d’un accueil physique, les lignes téléphoniques et les mails restent opérationnels.
Création de lignes d’écoute
Du côté du Refuge, l’association a conservé sa ligne d’urgence pour l’hébergement des jeunes LGBT 24h/24 au 06 31 59 69 50. Mais ses permanences sur toute la région sont suspendues.
Par ailleurs, une ligne d’écoute spéciale est mise en place par l’association Enipse à destination du public LGBT et de leurs commerces (lutte contre l’isolement, conseils de santé sexuelle…).
Enfin, l’association nationale SOS homophobie a du suspendre sa ligne d’écoute mais reste joignable selon des modalités différentes (rappel téléphonique et tchat’ voir les infos détaillées).
Festival Ciné Friendly annulé
Autre conséquence de l’épidémie du Coronavirus, l’annulation de la sixième édition du Festival Ciné Friendly. Le festival normand du film LGBT devait se dérouler fin avril à Rouen au Cinéma l’Omnia. Etrangement, l’édition 2020 n’était pas prévue initialement du fait de la rénovation du cinéma. Mais avec le retard des travaux, le festival avait été reprogrammé… Hélas, le coronavirus est passé par là.
L’ombre du virus sur les Pride de Caen et de Rouen
Les deux Pride Normandes doivent se dérouler à Rouen le 23 mai puis à Caen le 30 mai.
Or, le Parlement vient de voter une loi sur l’état d’urgence sanitaire. Cet état d’urgence est d’une durée de deux mois à compter du 24 mars 2020… soit jusqu’au 24 mai 2020.
Urgence sanitaire jusqu’au 24 mai…
Bien qu’il ne faut pas confondre état d’urgence sanitaire et confinement, des règles restrictives de circulation ne sont pas à exclure après la fin de la deuxième période de confinement prévue le 15 avril. Les organisateurs se posent réellement des questions sur la possibilité d’organiser ces évènements à date prévue voir de les reporter.
D’autres Pride déjà annulées ou reportées…
La période des Pride peut paraître lointain. Mais organiser ces manifestations nécessite d’avoir des bénévoles disponibles. Les organisateurs ne prendront pas le risque d’un danger sanitaire pour le public.
Une pression supplémentaire vient s’ajouter. La secrétaire d’État à l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, Marlène Schiappa, invite ce 31 mars les organisateurs des Pride en France à « envisager un report des rassemblements prévus cet été ».
Pourtant, bien avant l’annonce de la Secrétaire d’État, des villes ont déjà annoncé l’annulation de leur Pride comme Grenoble et Arras. Initialement prévue le 6 juin, Lille reporte elle aussi sa Pride au 26 septembre 2020. D’autres villes d’Europe reportent leur Marche des Fiertés comme Genève, Londres ou Zurich.
Avec ce drame sanitaire, l’exigence de solidarité
A contrario, le contexte de l’épidémie du Coronavirus laisse transparaître de nouveaux rapports entre les associations, les bénévoles et le public.
On retiendra les messages de solidarité de l’association queer havraise La Poudrière. L’association multiple ses appels à la solidarité :« Ne restons pas seul.e.s face à l’épidémie. S’aimer, se préoccuper les unes des autres, être ensemble d’une manière ou d’une autre peut sauver des vies ! » insiste l’association. Elle n’hésites pas à fournir des conseils.
L’association caennaise l’Aqueerium a proposé la retransmission du show d’un jeune bénévole non-binaire, humouriste en herbe : Loki. Un humour ravageur et cassant. Néanmoins, le confinement fragilise l’Aqueerium. L’association gère le bar du même nom à Caen. Elle n’est pas éligible aux aides et fait appel aux dons en ligne pour assurer le paiement des charges pour cette période qui s’annonce longue.
Au final, bien que le champ d’action des associations LGBT est restreint pendant cette période, leur sens civique reste inépuisable.