Rencontre avec Julien, 32 ans, référent de la nouvelle antenne à Évreux.
Gayviking : Quelle est l’histoire de cette création… pourquoi une antenne à Évreux ?
Julien : Arrivé dans la région il y a deux ans, j’ai remarqué qu’il n’y avait pas un seul bar pour la communauté même si maintenant il y a le Clém. La convivialité LGBT n’est pas très présente à Évreux. En dehors des commerces, il est important de se retrouver, de discuter, de s’entraider. Au fil de mes rencontres, j’ai parlé avec Yann du Centre LGBTI de Normandie. Nous avons bien discuté et l’idée est venue de créer cette nouvelle antenne à Évreux. En trois semaines, c’était devenu une réalité. Un exploit.
Julien : J’avais déjà des connaissances, des ami.e.s qui souhaitaient s’engager dans un projet d’association LGBT+ sur l’Eure. Nous sommes neuf bénévoles et nous avons mis en place un groupe privé sur le réseau social Facebook. Très vite, de nombreux internautes ont répondu présents. Le groupe compte aujourd’hui une centaine de personnes intéressées par ce projet. Nous sommes très contents.
Un réel besoin d’écoute
Que proposez-vous comme activités, actions, permanences… ?
Julien : Notre but est d’être au plus près des personnes LGBTI. Pour cela nous mettons en place une permanence d’accueil tous les jeudis, sans rendez-vous, de 17h30 à 19h au café des arts (5 rue de l’horloge à Évreux) (tous les 3ème samedi du mois de 14h à 16h au Victoria Pub (4 rue Édouard Feray, 27000 EVREUX). Nous y proposons de l’aide, une écoute pour orienter les personnes. Toutes les tranches d’âges sont les bienvenues de 18 à 99 ans. Par ailleurs, l’antenne du Centre LGBTI pourra accompagner les personnes sur les sujets liés à la santé sexuelle comme la prévention. Et nous devrions être formé aux dépistages rapides (Trod) sur le Vih notamment. Ainsi, nous souhaitons vraiment être présents sur Évreux. Il y a un réel besoin d’écoute et d’accueil pour toute la communauté LGBT+.
Avez-vous un local sur Évreux ou dans l’Eure ?
Julien : Pas aujourd’hui. Néanmoins, c’est un projet. Nous allons prendre contact avec la municipalité très prochainement afin de demander un local comme les autres associations. Nous l’espérons. C’est important car les lieux conviviaux et neutres sont rares. En attendant, le Café des Arts nous accueille dans son établissement.
Julien : Il n’y a pas plus de discriminations à Évreux qu’ailleurs. Personnellement, je n’ai jamais été insulté, ni moi, ni avec mon mari. Néanmoins, au-delà de la solitude, nous constatons des situations critiques. Par exemple la semaine dernière, nous avons été interpellé par un jeune de 17 ans qui s’est retrouvé à la rue car il venait de faire son coming-out à ses parents. Ce n’est pas acceptable. Provisoirement nous lui avons payé l’hôtel pour deux nuits et mis en contact avec une assistante sociale. Malheureusement, ces situations existent encore.
Et pourquoi pas une pride en 2021 ?
Avez-vous d’autres projets pour les mois à venir ?
Julien : Avec les bénévoles nous réfléchissons à de nombreux projets. Après avoir été formé, nous souhaiterions mettre en place des IMS : interventions dans le milieu scolaire, comme cela se pratique dans d’autres villes. De plus, on aimerait bien développer le label Friendly Normandy crée par le Centre LGBTI auprès des commerces de la ville. Et aussi, une grande ambition pour 2021 : mettre en place une première marche des fiertés (Pride) à Evreux.
Si un internaute souhaite vous contacter, comment peut-il faire ?
Julien : Nous avons mis en place un numéro de téléphone qui fonctionne comme une messagerie. C’est le 06 57 66 49 90. La personne appelle, laisse un message et nous la rappellerons quand elle le souhaite. Les gens peuvent aussi nous contacter par mail : antenneevreux@centrelgbt-normandie.fr
Au-delà de nos permanences d’accueil, les personnes peuvent également adhérer au Centre.