Rouen : Le Milk, bar gayfriendly, fête ses trois ans

Le Bar Le Milk est devenu un lieu incontournable de la vie LGBT sur Rouen. Ce bar gayfriendly n’est peut-être pas grand par sa taille mais important pour ce que l’on y trouve : une authentique liberté et chaleur humaine.
Fondé avec Tristan en 2015, Gregg est aujourd’hui aux commandes du Milk avec son compagnon Antoine.

Le 3 février, lors d’une soirée exceptionnelle le bar fêtera ses trois ans. Mais c’est tout au long de l’année que l’on apprécie cet établissement dans un décor de super-héros. Rencontre avec Gregg pour Gayviking…

Gayviking : Quel bilan pourrais-tu faire de ses trois années au Milk ?
Gregg : Je dirais que notre objectif principal est atteint. En trois ans, nous avons réussi à fédérer une clientèle diverse et variée qui se retrouve dans l’état d’esprit de ce que nous avons créé. Cela fait plaisir de voir que les gens se sentent bien au Milk et que toutes les communautés sont respectées pour leur différence. C’était un paris difficile mais le temps nous aura donné raison.
Ton meilleur souvenir ?
Probablement la soirée « Priscilla Folle du Désert » en partenariat avec l’Omnia. Un grand nombre de personnes avaient joué le jeu et sont arrivées déguisées, l’ambiance était vraiment extraordinaire. Mon seul regret était de ne pas pouvoir pousser les murs pour pouvoir accueillir tout le monde.

…et ton moment le plus difficile ?
La Normandie Pride de 2017. Si l’évènement était très réussi et la soirée exceptionnelle, l’organisation que demande un tel évènement (ajoutée au bar qui était plein à craquer ce jour-là), nous a demandé beaucoup d’investissement personnel. Nous avons travaillé de 8h du matin jusqu’à 4h le lendemain sans interruption (nous n’avions même pas eu le temps de manger). Autant dire que nous sommes rentrés à la maison totalement épuisés et à bout de forces, mais cela en valait la peine !
Comment ton métier à évolué ?
Comme tous les métiers, il faut savoir s’adapter aux changements. Depuis des années maintenant les applications de type Grindr favorisent le « zapping » et les rencontres impersonnelles. Les bars ne sont plus un passage obligatoire pour chercher un sexfriend ou un petit ami. Nous prenons du coup le contrepied de ces applications en mettant en avant le coté plus humain et chaleureux d’un endroit comme le Milk.

Le Milk reste très impliqué dans la vie locale LGBT, que penses-tu de la vie LGBT à Rouen ?
Nous avons la chance d’avoir quelques personnes très impliquées qui organisent régulièrement des permanences et des évènements intéressants. Je pense par exemple au festival Ciné Friendly, mais cela reste encore trop rare. Au niveau des commerces, Rouen est encore trop timide. La fermeture du Kox en 2017 fut aussi un coup dur car il est toujours regrettable de perdre un établissement de ce type en centre-ville. Ceci dit, même le marais à Paris a perdu de sa superbe et d’autres grandes villes sont bien moins loties que nous… alors je relativise.
Comment vois-tu l’avenir dans trois ans ?
J’espère que cela continuera comme ce fut le cas des 3 années précédentes. En 3 ans, ce métier m’a permis de rencontrer des gens formidables qui sont aujourd’hui des amis proches. Parfois il m’arrive secrètement de faire une pause et de regarder la salle pleine de monde. Les voir s’amuser et passer un bon moment est ma meilleure récompense.

…Et les projets du Milk ?
Dans l’idéal, j’aimerais agrandir et modifier la façade pour que le bar gagne des places supplémentaires. Seul hic, les travaux à engager sont tellement énormes que cela demanderais plusieurs mois de fermeture et un budget colossale. Je ne suis pas encore prêt à cela pour l’instant. Peut-être en 2019 ?
Enfin, un petit mot pour tes clients ?
Tout simplement les remercier sincèrement de leur fidélité car c’est avant tout grâce à eux que le Milk est devenu ce qu’il est aujourd’hui.
… Et rendez-vous le 3 février pour les 3 ans.

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