Fatiguée, une majorité de l’équipe dirigeante ne souhaitait pas se représenter en 2018 et notamment son président, Thomas Leroy. Dès le mois d’octobre 2018, il a lancé un appel à candidatures.
Lors de la première assemblée générale en janvier, aucune personne n’a souhaité prendre la tête de Gay’T Normande. Il précisait à Gayviking : « Aujourd’hui, mes projets évoluent et ne me permettent plus d’envisager un équilibre suffisant avec mon investissement associatif. Je préfère donc passer le relais à une personne qui pourra, qui saura, continuer à faire rayonner Gay’T Normande. »
Peu d’adhérents actifs
Comme nous l’avons souvent écrit en relayant l’actualité régionale, le bilan de l’association Gay’T Normande est honorable.
Créée en 2011, un petit groupe de personnes se rencontrent sur le forum de Gayviking (rubrique actuellement disparue). Ils ont l’idée de passer du virtuel au réel en mettant sur pieds une association LGBT.
Initialement dénommée Gaynormandie pour devenir Gay’T Normande en 2013, cette association est rapidement devenue avec le Centre LGBTI de Normandie une des associations les plus reconnue et écoutée, même si plus tard ses actions se sont resserrées au territoire de la Métropole de Rouen.
Certes l’association possède beaucoup de soutiens mais avec peu de volontaires pour s’investir et prendre des responsabilités. Sur 81 adhérent.e.s fin 2018, l’association ne comptait aujourd’hui qu’une quinzaine d’adhérent.e.s actifs.
Partir dignement…
Interrogée, Florence Dodeman, ancienne présidente de Gay’T Normande et co-fondatrice de la structure nous précise : « il faut permettre à Gay’T Normande de se retirer proprement ».
Elle souligne : « Cette association a fait de belles choses. Elle a sorti des personnes de l’isolement. Les gens ont pu se parler et on s’est rassemblé dans différents combats comme le droit au Mariage pour Tous. Gay’T Normande a joué un rôle important dans la région. »
Et comme la nature a horreur du vide, elle ajoute avec confiance : « Cela permettra à d’autres groupes de lancer de nouvelles formes de militantismes ».
Les efforts n’auront pas été vains
Thomas Leroy ne cède pas au pessimisme : « je me suis rendu compte que les missions de Gay’T Normande sont aussi portées par les autres associations. Le Refuge pour les interventions en milieu scolaire, le Centre LGBTI pour les permanences, Pix’M pour le cinéma LGBT, Getin pour les personnes transgenres et intersexe ». Et d’en conclure : « on perd une structure mais d’autres associations poursuivent les missions ».
Florence Dodeman pourrait conclure cet article avec ses mêmes mots prononcés lors de la réunion de dissolution : « Il faut savoir aller au-delà de ses émotions... » et laisser partir son bébé.