Nicolas, un jeune homme trans du Havre met fin à ses jours

Ce dimanche 7 février, Nicolas, d’origine jordanienne, s’est pendu au Havre. Âgé d’une vingtaine d’année, il a été retrouvé dans sa chambre d’étudiant pendu.
Mégenre
(photo de Kyle d’Unsplash)
Il n’était pas étudiant mais il bénéficiait d’un logement étudiant en colocation. Nicolas était assistant de langue pour le lycée Claude Monet au Havre.
Interrogé par l’AFP, le procureur de la République a indiqué qu’il était en « souffrance psychologique ». Nicolas, personne trans, consultait un psychiatre et « aurait entamer des démarches pour une opération » afin de mettre en adéquation son sexe et son genre. Les services de police précisent également à l’AFP qu’il aurait eu des « idées noires ». Il a laissé une lettre dans sa chambre.
Les sources policières et judiciaires semblent faire un parallèle entre son processus de transition et son suicide. Toutefois, le mal-être des personnes trans comme Nicolas est le plus souvent lié aux discriminations et moqueries de la société que le fait d’entamer un processus de transition. Le manque de solidarité et le rejet restent les principales causes du mal-être.
C'est mon genre
(photo à titre d’illustration : Delia Giandeini d’Unsplash)

Refuser l’identité de genre reste une violence

Le taux de suicide dans la communauté LGBT reste supérieure aux personnes cisgenres* et hétérosexuelles. À cet égard, le suicide d’une personne transgenre à Lille en décembre dernier avait suscité l’émoi dans les médias et la classe politique.

En parallèle, il est regrettable que la presse locale et nationale, comme l’AFP, ne respectent pas, une fois encore, le genre de la personne décédée. Les réseaux sociaux et la communauté trans s’en sont faits l’écho en rappelant les journalistes à respecter le genre de Nicolas. Mégenrer une personne trans reste une violence. C’est refuser son identité et donc nier sa réalité.

C’est pourquoi, les associations locales et nationales réclament plus de formations et de sensibilisation envers le public et les professionnels.

En cas d’idées noires : vous pouvez appeler « Suicide écoute » disponible 24h/24 7/j7 :
01 45 39 40 00

* Cisgenre : cela qualifie une personne dont l’identité de genre est en concordance avec le genre qui lui a été assigné à la naissance (exemple : une personne née fille à la naissance se sent femme dans sa vie). Cisgenre s’oppose à transgenre. Ce mot a été introduit dans le dictionnaire américain en 2016.
Mise à jour 20 février 2020 :

Manif au Havre pour Nicolas
(copie écran ap.twitter @T_Thibault76)
L’association queer La Poudrière organisait un rassemblement en hommage à Nicolas au havre.  Environ 150 personnes étaient présentes de l’hôtel de Ville jusqu’à la plage selon l’association. Des prises de paroles ont dénoncé la transphobie de la société et notamment le fait de mégenrer les personnes trans comme Nicolas.

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