Même avec le Covid, la Journée du Souvenir Trans ne reste pas au placard

Il y a un an, une marche était organisée dans les rues de Rouen en souvenir des personnes Trans persécutées. Aujourd’hui, avec le confinement, l’atmosphère est toute autre. Mais en cette journée du 20 novembre, journée du souvenir, le combat ne fléchit pas.
(credit photo : BullaSilvia GettyImages)
Certes, l’évènement est différent cette année. Clémentine est présidente de l’association C’est Mon Genre. Elle reste déterminée. La journée internationale du souvenir trans (TDOR en anglais) reste d’actualité « pour rendre hommage aux trop nombreuses victimes de cette satanée transphobie ».

À Rouen, à Caen…

À Rouen, les institutions publiques affichent leur soutien. « Avec l’aide de la Ville et du Département, les TDOR ne seront pas dans les placards » nous dit Clémentine.
En bordure de Seine, la Tour des Archives du Département de la Seine-Maritime s’illumine aux couleurs du drapeau trans (bleu/rose/blanc).

Tour archives Rouen
(crédit photo : gaynormandie.com – Tour des Archives du département à Rouen 2020)
De son côté, la Ville de Rouen compte bien à la prochaine occasion afficher ces couleurs sur l’hôtel de ville. Cette année, les évènements du Covid en ont décidés autrement. La Mairie a donc choisi de communiquer sur son site internet « Rouen s’associe à la Journée du Souvenir Trans » en partageant une vidéo réalisée par les associations LGBT locales, Fiertés Colorées, Getin et C’est mon genre.
À Caen, un mouvement queer et transidentitaire s’est constitué à L’Université.
Son nom « ¿C QUA? ». Il publie un texte de soutien sur ses pages Facebook et Twitter en solidarité pour les personnes trans de l’Université.
Les autres associations LGBT+ de Normandie affichent également leur soutien sur les réseaux. Dans l’impossibilité de manifester, le Centre LGBTI de Normandie, affiche sa détermination comme la fédération Fiertés Colorées.
TDor
(copie écran facebook)

La transphobie tue toujours

Entre le 1er octobre 2019 et le 30 septembre 2020, 350 personnes trans ont été assassinées à travers le monde, soit + 6 % par rapport à l’année précédente. Le site transrespect publie les 350 noms.
Comme un cri, l’association Getin (Groupe d’Entraide Transidentitaire et Intersexe Normandie) répète sans relâche : « 350 ça semble peu – 350 c’est malheureusement en hausse – 350 c’est malgré tout sous évalué – 350 c’est TROP. »
En France, dans son rapport sur les LGBTIphobies, l’association SOS homophobie recensait en 2019 un total de 208 agressions à caractère spécifiquement transphobe. Dans un cas sur cinq l’agression était physique ou sexuelle.
La transphobie concerne tous les âges, comme ce témoignage recueilli par SOS homophobie : « Cela fait cinquante ans que Catherine subit des insultes et des moqueries. À 62 ans, elle n’ose plus sortir de chez elle ».

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Affiche Souvenir Trans TDOR
(affiche de la fédération LGBTI+)

Et la crise sanitaire aggrave la situation

Pour SOS homophobie : « La transphobie se nourrit des discriminations de tout ordre faites aux personnes trans ». Et l’association énumère l’accès au droit, à la santé, au travail, au logement ou encore à des conditions d’incarcération.
Enfin, la crise sanitaire ne fait qu’aggraver leur situation.« La transphobie alimente aussi la précarité et la paupérisation dont sont victimes les personnes trans au quotidien ». Le confinement isole encore plus les personnes trans.
 

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