(article publié le 3 avril 2014)
GAYVIKING avait publié l’année dernière les chiffres de l’épidémie du Sida en 2011 en région. Aujourd’hui, à l’occasion de la semaine du Sidaction, nous publions de nouveau le dernier bilan disponible des données épidémiologiques. Des données en régions pour faire prendre conscience, sans avoir peur, que l’épidémie est partout et qu’elle n’est pas réservée à la capitale… elle progresse. Et les plus jeunes baissent leur vigilance. Près d’un étudiant sur trois ne se protège pas.
L’épidémie repart ?
Après deux années de baisse, les déclarations au VIH ont progressé. En 2012, c’est 6.372 nouvelles personnes qui ont découvert leur séropositivité au VIH en France : 42% ont été contaminées suites des rapports homosexuels contre 56% d’hétérosexuels et 1% environ d’usagers de drogues par seringues.
La population gay masculine reste la plus concernée eu égard au nombre d’homosexuels en France. Le nombre de découvertes de séropositivité chez les personnes homosexuelles a augmenté de 14% en une année.
En région
On constate toujours une forte disparité régionale dans la découverte des séropositivités. Les régions les plus touchées demeurent les départements d’outre mer et l’Ile de France. Sur les 22 régions métropolitaines, les régions PACA, Centre, Basse-Normandie et Franche Comté progressent le plus par rapport à l’année 2011, au contraire des régions Bourgogne, Champagne Ardennes, Picardie et Midi-Pyrénées où l’on observe une diminution des cas de séropositivité.
Contaminations annuelles : nombre de cas par millions d’habitants (Métropole des 22 régions seules) – classement par région comparaison 2011 et 2012
REGIONS | ANNEE 2012 | ANNEE 2011 |
nombre de cas par million d’habitant | ||
ILE DE FRANCE | 227 | 222 |
PROVENCE ALPES COTE D’AZUR | 110 | 82 |
LANGUEDOC ROUSSILLON | 74 | 60 |
CENTRE | 72 | 52 |
RHONE-ALPES | 61 | 61 |
AQUITAINE | 65 | 63 |
MIDI PYRENNEES | 61 | 71 |
PAYS DE LOIRE | 53 | 50 |
ALSACE | 54 | 60 |
LORRAINE | 51 | 48 |
HAUTE-NORMANDIE | 51 | 58 |
PICARDIE | 50 | 61 |
LIMOUSIN | 48 | 48 |
POITOU CHARENTE | 46 | 49 |
BRETAGNE | 43 | 43 |
BASSE-NORMANDIE | 41 | 25 |
FRANCHE-COMTE | 40 | 18 |
NORD PAS DE CALAIS | 40 | 37 |
AUVERGNE | 35 | 33 |
CHAMPAGNE ARDENNE | 34 | 52 |
BOURGOGNE | 27 | 39 |
CORSE | 16 | 19 |
Moyenne nationale | 97 | 93 |
Profils
La proportion d’hommes parmi les personnes découvrant leur séropositivité reste toujours majoritaire (69%). Les personnes de 25 à 49 ans représentent 69%. Les moins de 25 ans : 12% et les plus de 50 ans : 19%.
La proportion des personnes ayant des rapports sexuels entre hommes reste importante eu égard à la population : 42% l’ont été par des rapports sexuels entre hommes (toute origine), 56% ont été contaminées par des rapports hétérosexuels et 2% par usage de drogues (seringues) et autres.
A noter que si on observe les seules personnes nées en France, c’est 51% des personnes qui ont été contaminées lors de rapports homosexuels. Alors que pour les personnes d’origine étrangère, le mode de contamination se réalise lors de rapports hétérosexuels.
Plus de dépistage.. l’explication ?
En 2012, le taux de dépistage atteint 80 dépistage pour 1000 habitants. Le dépistage communautaire (principalement pour les hommes et les homosexuels) est montée en charge en 2012. Les Trod (dépistage rapide – rappel ici) sont passés de 4000 en 2011 à 32.000 en 2012.
Ainsi, l’augmentation des dépistages rapides expliquent probablement l’augmentation des découvertes de séropositivité en 2012 pour la communauté gay.
On estime en France qu’environ 150.000 personnes vivent avec le virus du sida, mais parmi eux 30.000 à 40.000 ignorent leur contamination.
Près d’un étudiant sur trois ne se protège pas
« 30 % des étudiants – et 39 % des étudiantes – ayant des rapports sexuels déclarent ne jamais utiliser de préservatif, selon une enquête publiée par la Smerep et l’institut Harris.
Trois raisons principales sont avancées : les deux partenaires ont fait un test de dépistage (environ 60 % des cas), « cela enlève la magie du rapport sexuel » (environ 20 %) et l’un des deux utilise un autre moyen de contraception (environ 50 % des cas). »
Le Sida est toujours là, il n’a pas disparu… Protégez-vous.
Pensez également au dépistage : mode d’emploi et adresses (cliquez ici)
ZOOM – Que signifie VIH ? sida ?
Sources : Sida Info Service
Le terme VIH désigne le Virus de l’Immunodéficience Humaine. Lorsqu’une personne est infectée par ce virus, celui-ci va détruire progressivement certaines cellules qui coordonnent l’immunité (c’est-à-dire les défenses de l’organisme contre les microbes).
Au fil du temps, ces cellules deviennent de moins en moins nombreuses et l’immunité est de moins en moins efficace. Des maladies de plus en plus graves peuvent alors se développer. Certaines maladies sont appelées « maladies opportunistes » parce qu’elles profitent de la diminution de l’immunité pour se développer. Lorsqu’une personne a une ou plusieurs maladies de ce type, on dit qu’elle a le sida (Syndrome d’Immuno Déficience Acquise).
Mais alors, quelle est la différence entre l’infection par le VIH et le sida ?
L’organisme n’est pas capable d’éliminer complètement le VIH. Cependant, quand quelqu’un a le VIH, il ne va pas être malade tout de suite car le VIH met en général plusieurs années avant de détruire les défenses immunitaires. On ne parle de sida que lorsqu’une personne développe une maladie opportuniste.
Quand une personne a le sida c’est qu’elle a déjà forcément le VIH. Alors que toutes les personnes infectées par le VIH n’ont pas forcément développé le sida. Les traitements actuels ont pour but d’empêcher que l’infection par le VIH évolue vers le sida et aussi de soigner le sida chez ceux qui l’ont déjà développé.
Etre séropositif, est-ce la même chose qu’avoir le sida ?
On ne peut pas savoir que l’on est séropositif si on n’a pas fait un test de dépistage du VIH et que ce test s’est avéré positif. Le test permet de rechercher des anticorps que l’organisme produit pour essayer de se protéger du VIH. Ils ne sont fabriqués qu’en présence du VIH. Donc, être séropositif au VIH veut dire qu’on est infecté par le VIH. Cela ne signifie pas pour autant qu’on est arrivé au stade du sida.
J’ai entendu dire que, quand une personne était séropositive, elle avait des taches sur la peau et qu’elle maigrissait. Est-ce vrai ?
Non. On peut être séropositif pendant des années tout en se sentant en très bonne santé. Le fait d’être infecté par le VIH ou d’avoir le sida ne se voit pas en dehors d’examens particuliers. Et si on a pris un risque, il n’y a qu’en faisant un test de dépistage du VIH qu’on pourra savoir si on est porteur ou non de ce virus.
POUR ALLER PLUS LOIN
– INVS (Institut National de Veille Sanitaire) – site institutionnel (cliquez ici)
– INVS (Institut National de Veille Sanitaire) – bulletin hebdomadaire, source des graphiques ci-dessus (cliquez ici)
– ANRS (Agence Nationale de Recherche sur le Sida) (cliquez ici)
– Sida Info Service pour s’informer (cliquez ici)
– Sidaction car la victoire ne se fera pas sans vous (cliquez ici)