Pour sa deuxième année, la Pride de Vernon s’est déroulée ce samedi 8 juin dans les rues de la cité euroise. En l’espace d’un an elle s’est renforcée et ce sont désormais trois structures qui en organisent le déroulement.
Lancée en 2023 par l’association féministe « Nous toutes 27 », cette année une nouvelle association s’est constituée, Unit-Eure Fiertés Vernon. Un collectif appelé « LGBTQ+Eure » a rassemblé et coordonné les efforts pour que cette 2ème Pride soit un succès et ce fut le cas. Car c’est près de 200 personnes qui se sont retrouvées à 14 h sur le parvis de la mairie de Vernon, pour les prises de paroles des associations et le départ de la marche.
Nécessité et utilité d’une Pride
Ces prises de paroles assurées par trois représentantes des associations ont brossé un court historique des prides dans le monde, de la première en 1970 à New-York pour commémorer les événements de Stonewall de 1969 à cette pride de Vernon, la seule qui se déroule dans le département de l’Eure.
Puis pour bien démontrer la nécessité et l’utilité d’une pride, il fallait évoquer des exemples d’homophobie à travers le monde, de la loi qui condamne à mort les homosexuels en Ouganda en passant par une réunion internationale pour les droits humains qui s’était déroulée l’année dernière en Palestine en présence d’une représentante de « Nous toutes 27 » ou un intervenant, pourtant sensibilisé aux droits humains, déclara que la lutte contre l’homophobie dans son pays n’avait aucun sens puisqu’il n’y avait aucun homosexuel. Une démonstration éclatante que tout commence par la visibilité des personnes LGBTQI+.
Les LGBTphobies toujours présentes
Mais pour bien démontrer que cette homophobie est aussi présente chez nous, dans notre société et dans une petite ville comme Vernon, il n’y avait pas à chercher bien loin. Une lecture fut faite des commentaires publiés sur la page du Démocrate Vernonnais qui annonçait la Pride. Des commentaires stupéfiants de bêtise, de haine ou, dans le meilleurs des cas, de méconnaissance totale du sujet.
Mais une enquête avait aussi été organisée préalablement à cette pride avec une seule question : Que représente une pride pour vous ? Et les réponses furent également rendues publiques lors de cette prise de paroles. Tout le monde a ainsi pu juger de l’utilité de cette marche à travers la diversité des réponses, souvent touchantes, de jeunes isolé-e-s, discriminé-e-s, en souffrance pour lesquel-le-s retrouver des personnes comme eux ou elles, qui les comprennent, est un pas important.
Puis, cette année, la marche s’est déroulée dans les rues de Vernon durant près de 2 heures et derrière un char animé par un DJ. Elle s’est terminée sur la terrasse de « La Base » le grand bar du bord de Seine connu de toute la jeunesse Vernonnaise, et qui avait dédié une « Queer Friendly zone » pour accueillir les participants de cette marche qui fut baignée de soleil. C’est également dans ce lieu festif que le collectif avait choisi d’organiser la soirée de clôture.
Photos Pride 2024 à Vernon dans l’Eure
Cette deuxième expérience de marche dans l’Eure a démontré l’utilité d’une pride dans ce département où les personnes LGBTQI+ ont souvent tendance à rejoindre la capitale ou la ville voisine de Rouen pour se retrouver. Le collectif a aussi insisté sur le fait qu’il est avant tout départemental et qu’une marche dans une autre ville du département comme Bernay ou Evreux, villes qui possèdent des antennes locales du Centre LGBTI de Normandie, mais hélas peu de bénévoles, pourraient néanmoins servir de cadre à une prochaine pride. Un appel à des volontaires ou des bénévoles est fait pour monter de tels projets.