Pavilly près de Rouen, l’élu local LFI, Maxime Da Silva, et son déni d’homophobie

Sophia Chikirou, députée France insoumise (LFI), est le sujet de la prochaine émission « Complément d’enquête » sur France 2. La chaîne et Quotidien sur TMC diffusent actuellement des extraits. L’émission révèle notamment des propos homophobes de la députée. La communauté LGBT condamne les mots utilisés. Mais cette séquence n’est pas appréciée par les responsables de ce parti, notamment un élu local, Maxime Da Silva, conseiller municipal à Pavilly près de Rouen.

Maxime Da Silva
(extrait affiche campagne électorale législative 2022)

Les pratiques d’encadrement de la députée LFI, Sophie Chikirou, sont jugées brutaux. L’extrait met en avant des propos homophobes de la députée. Dans un échange de SMS, elle traite de « tafioles de merde » les membres de la rédaction du Média qu’elle dirigeait. Ces derniers souhaitaient rédiger un communiqué concernant une fausse information diffusée à l’antenne. Ses propos choquent venant d’une députée d’un parti se voulant progressiste sur les droits LGBT.

Extraits (à 0:35 secondes) – Extrait émission Complément d’Enquête sur France 2

L’association SOS homophobie a réagi publiquement et dénonce ces propos :

« « Bande de taf***** de mer** ». Nous condamnons les propos profondément #homophobes de la députée LFI Sophia Chikirou rapportés dans « Compléments d’enquête ». Ils entretiennent et banalisent l’homophobie, a fortiori quand ils sont prononcés par une députée de la République. La haine anti-LGBTI commence par les mots. Si ces propos sont confirmés, ils doivent être condamnés avec clarté au plus haut niveau du parti politique de Sophia Chikirou et des sanctions fermes doivent être décidées. »

Le déni d’homophobie

L’intervention de l’association de lutte contre les LGBTphobies n’est pas appréciée par les responsables de LFI. Et notamment par Maxime Da Silva, élu local normand à Pavilly, une commune près de Rouen. Connu sur l’agglomération pour avoir été candidat deux fois aux élections législatives et régionales en Normandie. Maxime Da Silva s’est présenté comme candidat LFI-NUPES sur la première circonscription de Rouen en 2022 et la cinquième circonscription (Barentin) en 2020. En parallèle de son mandat, il occupe les fonctions de responsable ressources humaines du groupe LFI à l’Assemblée Nationale.

Sur X (anciennement twitter), il considère que les propos de sa camarade Sophie Chikirou ne sont pas homophobes…

Propos homophobes
(copie écran réseau X, anciennement twitter)

De nombreux internautes ont réagi face à son déni. Son attitude contre l’association de lutte contre les LGBTphobies, SOS homophobie, n’a pas été appréciée.

Les internautes lui ont rappelé la Loi. Les propos exprimés soit à l’oral, soit à l’écrit, et même en privé sont condamnables. En privé l’amende encourue est de 1500 euros. En public, l’amende monte à 45 000 euros.

De plus, que penser quand de l’attitude d’un responsable RH dans un tel cas…

réseau social
(copie écran réseau X, anciennement twitter)

L’argumentaire de cet élu local est dangereux. Il met en cause une association de lutte contre les LGBTphobie. Par ailleurs, il ouvre la porte à la banalisation de propos homophobes comme le font actuellement les supporters dans les stades de foot.

Hélas les éléments de langage repris par l’élu local et d’autres militants LFI se multiplient sur la toile, rendant la situation plus inquiétante.

1. L’insulte est homophobe 2. Qu’elle soit élue ou pas ne change rien aux propos homophobes 3. Que les propos aient été tenus en privé ou en public ne change rien au discours homophobe.

Une condamnation claire et nette

Des propos homophobes intolérables. Les internautes ont vivement réagi contre le déni d’homophobie de Maxime Da Silva :

twitter réactions
(quelques réactions des internautes au post de Maxime Da Silva sur X)

L’attitude de Maxime Da Silva est difficile à comprendre. Il s’est plusieurs fois mobilisé pour les droits des personnes LGBT notamment lors de la Pride à Rouen le 1er juillet dernier. Toutefois, il aurait été nécessaire qu’il reconnaisse ses erreurs face à une évidence et de ne pas s’enfermer dans ce déni. Les électeurs et les électrices ne comprendront pas.

Plus globalement, quelques députés de la France Insoumises (mais minoritaires) souhaitent que Sophia Chikirou fournissent des explications. Et notamment, la députée Pascale Martin : « On se doit d’abord et avant tout d’être fidèles à nos convictions, à notre programme, à nos principes, à notre éthique. C’est en fonction de ça qu’on doit se déterminer, même quand l’un des nôtres est en cause », juge-t-elle, appelant à « ne pas reproduire les mêmes erreurs que dans l’épisode Adrien Quatennens » dans une déclaration à l’AFP repris par Le Monde.

Il semble y avoir un réel déficit de formation à LFI sur ce sujet. Un stage de formation pour nos élus locaux doit-il s’imposer ?

mise à jour le 6 octobre 2023

 

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