Ce samedi 27 juin 2015, c’était le grand rendez-vous de la communauté LGBT à Paris pour la traditionnelle Gaypride ou Marche des Fiertés LGBT. Comme New-York, Londres ou Dublin ce même jour, les parisiens ont défilé dans les rues de la Capitale. Mais pas seulement parisiens, beaucoup de provinciaux qui n’osent pas s’afficher dans les gaypride de leur région ou isolés dans leur ville ou village ont fait le déplacement et ils ont pu profiter de ce moment de liberté. Cette année, pour les accompagner, le soleil était magnifique.
Parfaire l’égalité et lutte contre l’homophobie
C’est plusieurs dizaines de milliers de personnes qui se sont déplacées du Jardin du Luxembourg jusqu’à la place de la République derrière de très nombreux chars, camions, animations… Même deux ans après l’adoption de la Loi sur le Mariage pour Tous, les revendications restent encore à parfaire comme la PMA, le droit des personnes transidentitaires… et pourquoi pas la GPA, sujet toujours à controverse.
Néanmoins, lors de cette journée, de nombreuses pancartes et banderoles ne revendiquaient pas de nouveaux droits mais essentiellement une prise de conscience face à l’homophobie qui n’a pas disparu en France (et dans le monde). Les discriminations sont toujours présentes qu’elles soient d’origine professionnelle, religieuse, éducative, familiale ou celle de tous les jours dans la rue quand on entend « sale pd, tarlouze, gouine… » ou même sur Internet. L’intérêt d’une gaypride ne s’arrête donc pas aux simples revendications politiques.
Les tribus de la Communauté LGBT
Le défilé parisien a pu voir les multiples tribus qui composent la communauté LGBT. Les médias nous ressortent toujours les belles tenues de travestis, hautes en couleurs, ou de jolies fesses à l’air… mais ce décor reste anecdotique. Il y a de nombreuses autres composantes de la communauté LGBT qui expriment leur visibilité au public lors de la gaypride à Paris : par exemple les associations sportives (fédération, vtt, runners…) ; les sourds gay et lesbien qui invitaient le public à applaudir avec les mains en l’air ; les associations d’aides aux personnes LGBT comme SOS Homophobie, Le Refuge, APGL (Parents gay et lesbien), Contact (aide aux familles) ; les associations spirituelles comme David et Jonathan (Chrétien), Beit Havemin (Juif) ; les associations professionnelles gay et lesbiennes avec Energay (électricité, gaz), Flag Asso (police, gendarmerie, militaire, pénitentier…),… et beaucoup d’autres. Chacun œuvre pour plus d’égalité et ils luttent à leur façon contre l’homophobie dans une société hétéronormée où chacun doit avoir droit à sa place, au respect et à l’égalité.
Les organisations politiques et syndicales étaient également présentes pour porter le même message en faveur de l’égalité et de la lutte contre les discriminations. Les associations satellites aux partis politiques étaient toutes présentes comme HES (Homosexualité et Socialisme), GayLib (associée à l’UDI), Centr’Egaux (Centre/Modem). Enfin, les personnalités politiques étaient en tête du cortège aux côtés des associations organisatrices comme le Président de la Région Ile-de-France, JP Huchon, et la Maire de Paris, Anne Hidalgo, dont l’hôtel de ville s’était paré de long drapeaux rainbow sur la façade.
A 16h, trois minutes de silence ont été observées par les manifestants à la mémoire des personnes victimes du sida, et aussi en hommage aux victimes de l’homophobie. Un moment fort en émotion.
Enfin, le coté commercial n’était pas en reste avec la présence de nombreuses entreprises venues sponsoriser des chars et notamment la présence de structures touristiques comme les Pays-Bas ou Israël qui avaient leur propre représentation dans le cortège.
Le défilé s’est conclu place de la République avec un grand concert.
Les photos de la gaypride de Paris…
Pour aller plus loin…
– voir le site de l’organisateur de la marche des fiertés à Paris – lien
– voir l’histoire des Gaypride – article ici
Gaypride ou marche des fiertés ?
Le terme « Marche des fiertés » est apparu en France en 2001 après un litige entre la nouvelle association organisant l’événement, l’Inter-LGBT, et la société précédemment responsable de l’organisation : la SOGIFED. Cette dernière avait en effet déposé le nom Lesbian & Gay Pride, et son utilisation risquait d’être sujet à conflit. Un nouveau nom fut donc choisi pour la marche parisienne, « Marche des fiertés », et c’est sous ce nom que sont maintenant appelés certains défilés français.