À l’automne 2019, à Caen, des travailleuses du sexe transgenres sont agressées à trois reprises dans leurs appartements. Un homme armé d’un pistolet (qui se révèlera factice plus tard) les a menacées pour les voler. Lors de la troisième attaque les victimes ont été menacées avec un couteau.
La police a arrêté deux suspects grâce à la géolocalisation d’un téléphone volé. Dans leur voiture, la police a trouvé des effets personnels des victimes et un pistolet factice, un 357 Magnum. Lors d’une perquisition, le passeport d’une victime a été retrouvé chez le propriétaire de la voiture.
Un guet-apens bien orchestré
Les messages retrouvés sur leurs téléphones ont permis d’identifier un troisième suspect. Les agresseurs avaient contacté leur victimes via une application de rencontre. Ce guet-apens étaient bien orchestrés.
À l’époque des faits en 2019, les trois hommes agresseurs étaient âgés de 19, 20 et 26 ans. La Cour Criminelle du Calvados vient de juger ces trois individus. La Cour a rendu son verdict ce 24 mai.
Tous les trois condamnés
Lors de l’audience, le plus jeune a admis sa participation et a comparu en détention. Les deux autres étaient sous contrôle judiciaire. La Cour les a condamnés de 4 à 5 ans de prison dont de 2 à 4 ans fermes en comptant le sursis probatoire. Dans sa chronique judiciaire Liberté Bonhomme Libre laisse deviner que ni le procureur, ni la Cour n’ont été sensibles aux arguments des avocats (réinsertion, reconnaissance de leurs fautes). Les trois agresseurs ont dix jours pour faire appel.
Comme le rappelle l’association Chrysalide : « Le travail du sexe est une activité dangereuse ; elle est stigmatisée, parfois pratiquée par des personnes précaires et souvent discriminée par la police. Les agresseurs peuvent chercher à cibler des travailleurs/travailleuses du sexe (TDS) trans car ils ne se pensent pas sérieusement menacés par les conséquences de leurs actes. »