Le 5 juillet dernier, Le Havre a vibré au rythme de sa quatrième marche des fiertés. Près d’un millier de personnes ont défilé depuis le parvis de l’Université (un peu moins que l’année dernière avec 1500 personnes). Cette Pride a transformé les rues de la ville en un espace de célébration colorée et de revendications portées haut et fort. Le Collectif des fiertés havraises étaient aux manettes pour cet évènement.
La Pride 2025 du Havre a failli être annulée. Initialement prévu à 14 h, le défilé a finalement été avancé à midi à la demande de la préfecture, qui menaçait de l’interdire en cas de refus. Le Collectif des Fiertés havraises, organisateur de l’événement, a dû se conformer à cette décision prise au dernier moment. Ce changement d’horaire a toutefois entraîné l’absence d’une partie des participants, qui n’avaient pas été informés à temps.
« Il n’est pas normal de devoir se plier au calendrier touristique de la ville ou de se soucier de la gérance de notre événement si tard. C’est pour nous, un manque explicite de considération » a indiqué le Collectif dans son discours de la marche des fiertés.
Une pride profondément politique
Si l’ambiance festive dominait, l’événement n’en demeurait pas moins profondément politique. Dans un contexte où les personnes LGBT+ affrontent toujours des discriminations, la Pride havraise s’est voulue à la fois un moment de visibilité et de solidarité. Les slogans, pancartes et drapeaux rappelaient l’importance de défendre les droits et de lutter contre toutes les formes d’exclusion.
En effet, la Pride havraise ne s’est pas limitée à la défense des droits LGBT+. Pour ses organisateurs, elle s’est inscrite dans une démarche antifasciste et antiraciste, affirmant la nécessité d’unir les combats contre toutes les discriminations, et aussi en solidarité avec la population de la Palestine à Gaza.
Contre le pinkwashing
Dans le discours, le Pinkwashing a également été condamné par les manifestants : « Les marches des fiertés doivent rester politiques car l’impérialisme, le capitalisme et l’extrême droite ont toujours été parfaitement compatibles. La démonstration est faite depuis plusieurs années mais le mouvement s’accélère. Le constat est amer dès que les prides se repolitisent un peu. Cette année particulièrement, on a vu les agences d’État et les entreprises retirer les subventions accordées. Elles n’hésitent pas à mettre en danger l’existence même des prides. C’est ce qui s’est passé à la marche des fiertés à Paris, à Toronto, ou dans une grande majorité des prides aux Royaume-Uni. Nos droits ont moins de valeur que la Bourse et suivent les volontés conservatrices. » (retrouvez l’intégralité du discours de la Pride sur Instagram).
Au-delà de la marche, la journée s’est poursuivie au Tétris avec une After Party rassemblant une foule bigarrée jusqu’au petit matin. Sur scène, DJ sets, performances queer et shows drag ont rythmé la soirée, ponctuée par la présence d’un village associatif et d’un marché de créateurs. L’événement, accessible à toutes et tous grâce à une participation à prix libre, a su conjuguer culture, convivialité et engagement.
réflexions et fête
Le lendemain, un temps plus introspectif était proposé avec une rencontre autour des thématiques de la trans-misogynie et des luttes féministes, soulignant la volonté des organisateurs de mêler réflexion et fête.
Entre défilé, musique et débats, la Pride du Havre 2025 a confirmé son rôle d’événement fédérateur, rappelant que la célébration des diversités va de pair avec la défense acharnée des droits et des libertés.
Source des photos et captures vidéo sur le réseau social Instagram. Extraits : Association Rainbow’n Caux de Fécamp, Le Collectif des Fiertés Havraises (organisateur), les bénévoles du Centre LGBTI de Normandie d’Evreux ayant fait le déplacement.