A l’occasion de la journée mondiale de lutte contre l’homophobie, la ville de Rouen a accueilli à l’hôtel de ville neuf associations qui œuvrent dans la lutte contre l’homophobie et les LGBTphobie. Sous couvert du Centre LGBT de Normandie, il s’agissait d’un évènement festif et militant proposé aux rouennais.
La ville de Rouen avait installé sur la façade de l’hôtel de ville une grande bâche « Rouen s’engage« . Avec Hélène Klein, adjointe au maire de Rouen en charge des discriminations et Géraldine représentante des associations et du Centre LGBT de Normandie, toutes les deux ont hissé le drapeau arc-en-ciel (rainbow flag), symbole de la communauté LGBT sur le parvis de la Mairie.
L’après-midi, dans le hall de la Maison Commune, les associations ont présenté au public leurs activités et leurs actions en faveur de la lutte contre l’homophobie. Le Maire de Rouen, Yvon Robert, est venu saluer les bénévoles. La ville de Rouen avait offert à chaque association un panneau de présentation de leur structure. Étaient invitées : le Centre LGBT de Normandie, APGL Normandie, ENERGAY, Contact Haute-Normandie, Amnesty Rouen, Laisse Bien Ta Gaieté, Le Refuge, Bi’Cause, et ENIPSE.
Photos…
A l’entrée de la Mairie, un panneau d’information informait le public de l’engagement de la ville dans la lutte contre l’homophobie et la signature par le maire de Rouen de la charte Friendly,Normandy revendiquant la Normandie comme une terre d’ouverture et d’acceptation des différences afin de garantir un bon accueil des publics LGBT.
En fin d’après-midi, lors d’une conférence, chaque association a pu prendre la parole et ainsi expliquer ses actions :
En introduction, c’est Hélène Klein qui a pris la parole en réaffirmant l’engagement de la ville de Rouen dans la lutte contre les discriminations depuis 2008. L’adjointe au maire de Rouen a souligné l’importance de cette journée mondiale du 17 mai où il s’agit de faire prendre conscience des violences dont sont victimes les homosexuel(le)s et les transgenres. Pour l’élue, l’homophobie ce n’est pas seulement l’affaire d’une journée mais c’est au quotidien.
Les associations ont ensuite pris la parole…
– Amnesty International a pu donner des exemples concrets d’homophobie dans le monde notamment au Maroc, en Tunisie et en Georgie. L’association a réaffirmé que les droits des personnes LGBTI étaient également des droits humains à défendre.
– L’association Contact qui favorise le dialogue entre parents et enfants a insisté sur la famille : « un homo dans une famille, ce n’est pas une honte mais c’est une richesse« .
– Le Refuge était présent avec son nouveau représentant Havrais, Philippe qui a en charge la constitution d’une antenne sur la région. Le Refuge est chargé d’accompagner et de proposer un hébergement temporaire aux jeunes majeurs victimes d’homophobie. Il lance déjà un appel aux politiques locaux pour rassembler les fonds nécessaires à ce projet (budget de 20.000 euros par an).
– L’association Laisse Bien Ta Gaité a souligné ses actions festives et militantes pour les femmes sur Rouen, des occasions pour entendre les joies et difficultés des unes et des autres. mais déplore l’invisibilité des lesbiennes : « ce n’est pas en se cachant et en se taisant que les discriminations reculent »
– Energay, association lgbt professionnelle des industries électriques et gazières a souligné le récent engagement d’EDF dans la lutte contre les discriminations en signant la Charte de l’Autre Cercle, prévenant les discriminations dans le milieu professionnel.
– l’APGL, association des parents (et futurs parents) gays et lesbiens, fête cette année ses 30 ans d’existence et continue ses actions dans la défense des familles et la reconnaissance de l’homoparentalité… et que chaque homosexuel(le) ou personne transgenre ait dès à présent une présomption de parentalité.
– Le Centre LGBT de Normandie par la voix de son Président, Fabrice, a développé les activités du Centre notamment par ses nombreuses permanences et engage également des actions et un rapprochement avec Rouen en espérant avoir un local prochainement sur la capitale régionale. Il a également souligner sa volonté de s’associer à l’organisation d’une gaypride sur Rouen et pourquoi pas, à terme, au Havre. Le but du Centre LGBT est que « chaque pôle métropolitain ait sa marche et que chacun soit fier de ce qu’il est ».
– Enfin, les derniers mots venaient d’Andréa en charge des questions trans au Centre LGBT de Normandie, reprochant au Gouvernement et au Président de la République ses promesses abandonnées sur les facilités de changements d’état civil… elle n’y croit plus d’ici la fin du mandat même si le débat semble timidement reprendre à l’Assemblée Nationale. Andréa reproche aux autorités françaises de ne pas respecter les droits humains des personnes trans alors que l’Europe condamne l’Hexagone sur cette question où la mutilation est de rigueur pour changer de sexe.
Même si le public était clairsemé à la conférence (une trentaine de personnes), il est des mots qu’il était nécessaire d’entendre… que les politiques entendent, pour agir. L’action est dans le camp des associations, des bénévoles mais aussi des politiques.
Après la conférence des associations, c’est la fanfare la Vashfol qui a pris place sur le parvis de l’Hôtel de Ville pour un moment festif très apprécié du grand public place de l’hôtel de ville.
Séquence vidéo
(complément 19.05.2016)
A Alençon dans l’Orne, une centaine de personne était présente pour la soirée organisée par l’association LGBT Orn’en Ciel place de la Magdeleine. D’autres associations étaient présentes comme Amnesty International, le Planning Familial et aussi l’association voisine Homogène du Mans.