(article publié le 18 octobre 2015)
Ce samedi c’est déroulée à Paris la 19ième marche Existrans, la marche des trans et des intersexes. Petite soeur des gaypride version trans, cette marche est moins connue du grand public. Et pourtant, c’est une marche importante et revendicative pour l’adoption de lois pour les personnes transidentitaires et intersexes, des lois respectueuses des identités.
Dans le monde entier des lois sont votées pour faire avancer positivement les droits humains des personnes trans et intersexes comme en Agentine qui permet le changement d’état civil (et gratuit) des personnes trans. Mais également au Danemark, Colombie, Irlande, Malte, Quebec où des lois respectent les personnes trans et intersexes sans discrimination.
Il n’y a rien de binaire
En France, la situation législative est nettement binaire (homme / femme) et offensante pour les individus. Le manque de dialogue entre les élus et les associations LGBT est flagrant. En France une personne transidentitaire et intersexe doit encore passer par une série de tests psychiatriques et procéder à des interventions chirurgicales très éprouvantes et très couteuses entraînant une stérilisation automatique. Une véritable torture psychologique et physique est imposée par la loi. Les institutions internationales, comme le Conseil de l’Europe, ont déjà demandé l’arrêt de cette discrimination à l’encontre des personnes trans et intersexe mais de stopper les violences médicales.
Ces difficultés d’identités encouragent les discriminations, la transphobie sur les lieux de travail, dans la vie quotidienne comme les services des impôts et mêmes les services postaux où les personnes transidentitaires éprouvent de réelles difficultés à justifier de leur identité. Cette situation est source d’isolement.
La marche Existrans tente de sensibiliser le grand public aux problèmes quotidiens auxquels les personnes trans et intersexes sont confrontées. Les associations demandent notamment la possibilité de changer d’état-civil librement et gratuitement devant un officier d’état-civil, sans condition médicale (pas de stérilisation) mais aussi demandent la formation et la sensibilisation du personnel médical, hospitalier et enseignant.
Intersexe, c’est quoi ?
FOCUS – Une personnes intersexe est notamment une personne qui naît avec des appareils génitaux ni complément féminins, ni complétement masculins ou même des différences chromosomiques, hormonales internes. Ainsi, il n’est pas possible de leur attribuer un genre masculin ou féminin.
Dans cette situation, le corps médical procède à l’injection d’hormones pour développer les appareils génitaux ou orienter volontairement un genre avec l’appui des parents. Il s’agit donc d’une orientation forcée sans l’accord de l’enfant ou de l ‘adolescent. Une opération chirurgicale peut également être réalisée. Le plus souvent, au développement adolescent, le genre attribué médicalement n’est plus du tout celui que ressent l’adolescent lors de sa croissance. Il est foncièrement perdu et isolée.
Les associations intersexe demandent l’arrêt immédiat des opérations et des mutilation sur les enfants intersexe et réclament l’accompagnement psychologique de leurs parents et l’accompagnement à l’autodétermination des intersexes conformément à une résolution de 2013 du Conseil de l’Europe pour le droit des enfants à l’intégralité physique.
Ainsi les associations LGBTI (ajout d’un « I » comme intersexe) demandent le droit à l’autodétermination des enfants et adolescents dans l’expression de leur genre, le respect des prénoms, notamment dans le cadre scolaire, et aussi développer l’accès sur la base du consentement éclairé aux traitements hormonaux et/ou bloquant la puberté, comme aux traitements ou opérations.
Manifestation à Paris Existrans 2015
La marche a réuni plusieurs centaines de personnes place Stalingrad pour se diriger place du Châtelet à Paris.
De nombreuses associations étaient présentes notamment Acceptess-T, ANT (association Nationale Transgenre), FièrEs, Les soeurs de la perpétuelles indulgences, Sos Homophobie, l’Inter-LGBT, Contact, l’hêtre, Bi’cause, ActUp, Homoboulot, le Mag (jeunes à Paris)…
Il y avait également une forte présence régionales notamment du grand ouest où un car avait été affrétée depuis la Bretagne avec les Centre LGBT de Rennes et de Nantes. D’autres associations régionales étaient présentes : Andbraiz (Bretagne), Centre LGBT d’Orléans (Loiret), de Touraine, de Lorraine, de Lille…
Photos
Voici le reportage photo par GAYVIKING, présent à la manifestation
Pour développer le sujet
Lien : site internet d’Existrans (lien externe)
Lien : Transidentité, à la frontière des genres (article gayviking)
Lien : Témoignage, une personne intersexe (lien externe, rue89)
Lien : reportage Huff. post sur le changement d’état civil long et couteux (lien externe)