Les livres de Philippe Besson sont souvent rapides à lire. Pas à cause du nombre de pages, mais par l’écriture, toujours agréable et fluide. Le lecteur se laisse porter par l’histoire. Avec son livre « Dîner à Montréal », nous aurions pu penser qu’une rencontre dans un restaurant deviendrait ennuyeuse. Mais loin de là. C’est tout l’art de Philippe Besson.
Synopsis
Ils se sont aimés, à l’âge des possibles, puis quittés, sans réelle explication. Dix-huit ans plus tard, ils se croisent, presque par hasard, à Montréal. Qui sont-ils devenus ? Qu’ont-ils fait de leur jeunesse et de leurs promesses ? Sont-ils heureux, aujourd’hui, avec la personne qui partage désormais leur vie ? Le temps d’un dîner de retrouvailles – à quatre – chaque mot, chaque regard, chaque geste est scruté, pesé, interprété. Tout remonte à la surface : les non-dits, les regrets, la course du temps, mais aussi l’espérance et les fantômes du désir. À leurs risques et périls.
Acceptation de soi, identité…
Ce qui est toujours étrange chez Philippe Besson c’est ce mélange entre sa vie et la fiction. Quelle est la place de cette invention romanesque ? Quelle réalité recoupe la fiction ?
Ce livre pose la question de l’acceptation de soi. L’homosexualité bien entendu. Mais c’est bien plus que ça. C’est la relation d’amour entre deux hommes et seulement eux deux, pas celle d’une appartenance à une communauté. Seulement eux deux. L’identité est toujours un thème favori pour Philippe Besson.
La souffrance des souvenirs…
Les expériences de nos vies, les gens se rencontrent puis se perdent. Mais quand ils se retrouvent qu’ont-ils à se raconter surtout quand leur vie a été si intime. Est-ce des moments redoutés ? Ce dîner est un retour à la dure réalité pour le narrateur. On peut se poser la question si cette nouvelle rencontre est une souffrance ?
Des souvenirs se rappellent à l’auteur, des histoires d’amour ou simplement des rencontres sans lendemain. Ce dîner ravive des émotions. Le narrateur l’avoue « je me débrouille mal avec les anciens amours… je suis rattrapé souvent par des fantômes. Ce diner qui aurait du être une discussion en surface, une causerie badine vouée à remplir le blanc des années écoulées les uns loin des autres est en train de virer au récit des remords amassés, des inquiétudes inexprimées… ».
Ne croyez pas que ce livre soit mélancolique, triste. Bien au contraire. Il est rempli d’espoirs.
La mise en scène de ce dîner est très bien orchestrée comme une pièce de théâtre.
Philippe Besson – Dîner à Montréal
Editions Pocket – 7 €