La prévention dans le milieu gay est présente en permanence dans les établissements LGBT. Les associations comme Enipse sont très actives sur ce terrain.
Elles répondent aux nombreuses interrogations du public comme sur le dépistage, le risque au vih ou les hépatites. Des permanences d’informations et de dépistages sont également dispensées, le tout gratuitement.
Parmi ces acteurs associatifs, il y a l’ENIPSE* qui a la particularité d’être en contact direct avec les commerces et qui diffuse le matériel de prévention dans la quasi-totalité des lieux gays.
Parmi ces acteurs associatifs, il y a l’ENIPSE* qui a la particularité d’être en contact direct avec les commerces et qui diffuse le matériel de prévention dans la quasi-totalité des lieux gays.
* ENIPSE : Equipe Nationale d’Intervention en Prévention et Santé pour les Entreprises
Un public qui se relâche
Une dizaine de ses chargés de prévention sillonnent le territoire national pour porter la bonne parole mais aussi les bonnes pratiques face à un public qui semble parfois se relâcher et qui peut se perdre dans les méthodes de prévention avec des noms barbares comme la PReP, le TPE, la TASP…
Les régions Normandie et les Hauts-de-France accueillent ce mois-ci un nouveau chargé de prévention en la personne de Benjamin Duval.
Rencontre et témoignage…
Les régions Normandie et les Hauts-de-France accueillent ce mois-ci un nouveau chargé de prévention en la personne de Benjamin Duval.
Rencontre et témoignage…
Gayviking : Depuis le mois de juillet dernier tu es le nouveau Chargé de prévention de l’ENIPSE pour la Normandie puis maintenant des Hauts-de-France. Pourquoi avoir accepté cette mission ?
Benjamin : Ce fut naturel pour moi d’accepter cette mission. Dans mon parcours personnel, j’ai souvent été proche de la lutte contre les discriminations que ce soit l’homophobie, la sérophobie ou la transphobie. Aussi participer à la prévention dans les lieux festifs commerciaux et accompagner les clientèles dans le cadre de nos interventions pour une meilleure santé sexuelle est un défi. Mais ce défi me plait. Je suis très heureux d’avoir intégré l’association qui a cru en mon engagement et m’a retenu pour cette mission.
As-tu été formé pour ce travail ?
Oui, bien entendu nous sommes formés de manière continue. En plus de nos propres connaissances et de notre parcours personnel, les chargés de prévention sont formés sur de nombreux points, telles que le VIH, les autres IST, l’Ecoute (le Counseling), le dépistage rapide etc…
Benjamin : Ce fut naturel pour moi d’accepter cette mission. Dans mon parcours personnel, j’ai souvent été proche de la lutte contre les discriminations que ce soit l’homophobie, la sérophobie ou la transphobie. Aussi participer à la prévention dans les lieux festifs commerciaux et accompagner les clientèles dans le cadre de nos interventions pour une meilleure santé sexuelle est un défi. Mais ce défi me plait. Je suis très heureux d’avoir intégré l’association qui a cru en mon engagement et m’a retenu pour cette mission.
As-tu été formé pour ce travail ?
Oui, bien entendu nous sommes formés de manière continue. En plus de nos propres connaissances et de notre parcours personnel, les chargés de prévention sont formés sur de nombreux points, telles que le VIH, les autres IST, l’Ecoute (le Counseling), le dépistage rapide etc…
L’accompagnement
C’est un métier et une mission qui évolue en fonction de l’actualité médicale que ce soit sur l’épidémie du VIH, l’accompagnement des personnes séropositives, ou toutes les autres IST (infections sexuellement transmissibles).
Notre structure est très attentive sur ce point, car nous avons pour fonction d’accompagner au mieux chaque établissement et chaque personne que nous rencontrons.
ENIPSE est une association. Comment sont financées vos actions ?
L’ENIPSE, est financée par le Ministère de la Santé, les Agences Régionales de Santé (ARS), dans le cadre de conventions pluriannuelles ou d’appels à projets, mais aussi par la cotisation de personnes physiques ou morales.
Combien d’établissements as-tu en charge (gay, libertins…) ? Le contact est facile ?
Sur la région normande, nous avons à l’heure actuelle 28 établissements partenaires et 19 sur la région Hauts-de-France, je n’ai pas pour habitude de distinguer les milieux car le travail reste le même bien que l’approche soit légèrement différente.
ENIPSE est une association. Comment sont financées vos actions ?
L’ENIPSE, est financée par le Ministère de la Santé, les Agences Régionales de Santé (ARS), dans le cadre de conventions pluriannuelles ou d’appels à projets, mais aussi par la cotisation de personnes physiques ou morales.
Combien d’établissements as-tu en charge (gay, libertins…) ? Le contact est facile ?
Sur la région normande, nous avons à l’heure actuelle 28 établissements partenaires et 19 sur la région Hauts-de-France, je n’ai pas pour habitude de distinguer les milieux car le travail reste le même bien que l’approche soit légèrement différente.
Je suis très bien reçu par l’ensemble des lieux, même si certains sont plus frileux parfois sur nos actions. Ma mission est donc de les amener progressivement à accepter, par exemple, des actions de dépistage qui est une des clefs pour mettre fin à l’épidémie de VIH, car une personne traitée en charge virale indétectable n’est plus contaminante. Une prise en charge précoce permet de mieux vivre sa santé sexuelle.
Les commerces : des relais d’information
Par ailleurs, les responsables et les salariés des lieux sont plutôt attentifs et demandeurs d’informations. Je vais très prochainement leur proposer des modules de formation sur la santé sexuelle. En effet, ils sont pour nous des relais et leurs engagements sont primordiaux pour une bonne diffusion des outils de prévention et pour mieux toucher la clientèle.
ENIPSE, Aides… parfois le public gay a un peu de mal à identifier les acteurs sur la prévention avec deux associations ? Qu’est-ce qui vous oppose… vous rapproche ?
C’est une drôle de question, car un tissu associatif dense permet une plus grande pluralité d’idées et d’actions. Cela évite la pensée unique. Les deux structures ne peuvent pas être comparées tant en terme de moyens humains que financiers. Mais elles sont complémentaires et permettent une mutualisation des actions auprès du public LGBT, c’est d’ailleurs dans ce cadre que nous avons une convention nationale.
ENIPSE, Aides… parfois le public gay a un peu de mal à identifier les acteurs sur la prévention avec deux associations ? Qu’est-ce qui vous oppose… vous rapproche ?
C’est une drôle de question, car un tissu associatif dense permet une plus grande pluralité d’idées et d’actions. Cela évite la pensée unique. Les deux structures ne peuvent pas être comparées tant en terme de moyens humains que financiers. Mais elles sont complémentaires et permettent une mutualisation des actions auprès du public LGBT, c’est d’ailleurs dans ce cadre que nous avons une convention nationale.
A ENIPSE, nous allons à la rencontre de nos lieux partenaires par des visites régulières. Cette animation du réseau festif commercial en France depuis 1990, permet la réalisation de nombreuses actions de prévention et donc l’accès des lieux aux associations partenaires. Par ailleurs depuis 2009, l’ENIPSE développe des actions auprès des clientèles qui fréquentent les établissements libertins.
Enfin mettre fin aux nouvelles contaminations parmi les hommes gays, la lutte contre toutes discriminations sont des plaidoyers communs.
Comment ENIPSE collabore avec les collectivités locales, les organismes de santé ?
Notre structure a un lien fort avec les institutions de santé, nous faisons également partie du COREVIH (Coordination Régionale de la lutte contre le VIH). Par ce biais nous travaillons avec tous les acteurs locaux. Le COREVIH coordonne les stratégies et actions communes à tous les acteurs de préventions, comme cette année avec la journée mondiale de lutte contre le SIDA.
Au-delà du COREVIH nous menons régulièrement des actions avec les autres acteurs locaux afin d’être au plus proche des besoins des personnes qui résident dans les différents territoires de Normandie.
Outre son caractère presque confidentiel, on entend beaucoup de choses sur la PrEP, le traitement pre-exposition au VIH, du « pour » et du « contre ». Quelle est la position de l’ENIPSE sur ce sujet ?
Pour ENIPSE, la PrEP – Prophylaxie Pré Exposition, pour les personnes séronégatives avant et après des rapports sexuels non protégés est un nouvel outil de réduction des risques.
Enfin mettre fin aux nouvelles contaminations parmi les hommes gays, la lutte contre toutes discriminations sont des plaidoyers communs.
Comment ENIPSE collabore avec les collectivités locales, les organismes de santé ?
Notre structure a un lien fort avec les institutions de santé, nous faisons également partie du COREVIH (Coordination Régionale de la lutte contre le VIH). Par ce biais nous travaillons avec tous les acteurs locaux. Le COREVIH coordonne les stratégies et actions communes à tous les acteurs de préventions, comme cette année avec la journée mondiale de lutte contre le SIDA.
Au-delà du COREVIH nous menons régulièrement des actions avec les autres acteurs locaux afin d’être au plus proche des besoins des personnes qui résident dans les différents territoires de Normandie.
Outre son caractère presque confidentiel, on entend beaucoup de choses sur la PrEP, le traitement pre-exposition au VIH, du « pour » et du « contre ». Quelle est la position de l’ENIPSE sur ce sujet ?
Pour ENIPSE, la PrEP – Prophylaxie Pré Exposition, pour les personnes séronégatives avant et après des rapports sexuels non protégés est un nouvel outil de réduction des risques.
En effet le PreP n’est pas pour tout le monde. Elle est réservée aux personnes qui prennent beaucoup de risques sexuels ou qui ne souhaitent plus mettre de préservatif.
Elle doit être accompagnée et c’est notre rôle. Nous participons ou organisons un accompagnement lors de consultations PrEP en France en partenariat avec les équipes médicales dans les services de maladies infectieuses ou les CeGIDD (Centre Gratuit d’Information, de Dépistage et de Diagnostic des infections par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), les hépatites virale et les infections sexuellement transmissibles (IST)).
Elle doit être accompagnée et c’est notre rôle. Nous participons ou organisons un accompagnement lors de consultations PrEP en France en partenariat avec les équipes médicales dans les services de maladies infectieuses ou les CeGIDD (Centre Gratuit d’Information, de Dépistage et de Diagnostic des infections par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), les hépatites virale et les infections sexuellement transmissibles (IST)).
La PreP : un outil efficace
C’est un outil efficace mais qui ne doit pas mettre dans l’ombre les autres moyens de prévention dont nous disposons. Nous avons aujourd’hui un panel d’outils, aidant tout un chacun à se protéger et l’aider à réduire ses prises de risque sexuel. Notre dernière campagne aborde justement cette question.
La PrEP n’évite pas les autres maladies sexuellement transmissibles comme l’hépatite ou la Syphilis… N’y a t’il pas un risque de banaliser le port du préservatif ?
C’est justement en cela que je dis que la PreP doit être accompagnée, car elle protège certes du VIH mais en aucun cas des autres IST (infections sexuellement transmissibles).
La PreP est adaptée pour certaines personnes, elle doit donc prescrite dans le cadre d’un accompagnement médical avec un dépistage régulier des IST et des hépatites.
Le Préservatif reste encore à ce jour le seul moyen de se protéger du VIH et de certaines IST.
Enfin ne banalisons pas la prise d’antirétroviraux VIH, les effets secondaires existent. Un suivi personnalisé est donc essentiel pour une bonne prise de ce traitement pour éviter d’être contaminé par le VIH, lors de rapports non protégés avec des personnes inconnues ou des personnes séropositives qui ne serait pas en charge virale indétectable.
Il y a un an, avec ton prédécesseur, Sébastien, on soulignait un certain relâchement des gays dans l’usage du préservatif… est-ce toujours le cas ?
Je pense en effet qu’il y a une banalisation du VIH. Le fait qu’aujourd’hui nous pouvons vivre avec, fait qu’il y a un grand relâchement du port du préservatif.
La PrEP n’évite pas les autres maladies sexuellement transmissibles comme l’hépatite ou la Syphilis… N’y a t’il pas un risque de banaliser le port du préservatif ?
C’est justement en cela que je dis que la PreP doit être accompagnée, car elle protège certes du VIH mais en aucun cas des autres IST (infections sexuellement transmissibles).
La PreP est adaptée pour certaines personnes, elle doit donc prescrite dans le cadre d’un accompagnement médical avec un dépistage régulier des IST et des hépatites.
Le Préservatif reste encore à ce jour le seul moyen de se protéger du VIH et de certaines IST.
Enfin ne banalisons pas la prise d’antirétroviraux VIH, les effets secondaires existent. Un suivi personnalisé est donc essentiel pour une bonne prise de ce traitement pour éviter d’être contaminé par le VIH, lors de rapports non protégés avec des personnes inconnues ou des personnes séropositives qui ne serait pas en charge virale indétectable.
Il y a un an, avec ton prédécesseur, Sébastien, on soulignait un certain relâchement des gays dans l’usage du préservatif… est-ce toujours le cas ?
Je pense en effet qu’il y a une banalisation du VIH. Le fait qu’aujourd’hui nous pouvons vivre avec, fait qu’il y a un grand relâchement du port du préservatif.
Le Sida, une maladie fantôme…
Pour la nouvelle génération, le SIDA est une maladie fantôme, ils ne connaissent que rarement des personnes atteintes et en même temps, nous constatons que leurs comportements changent quand ils apprennent la contamination d’une personne.
Nous constatons également que les plus âgés relâchent leur vigilance certainement dû à leur parcours personnel.
Aussi, nous devons donc plus que jamais permettre à chacun de vivre mieux avec ou sans le VIH et cela passe par la prévention, le dépistage, le soin, le dialogue.
Nous constatons également que les plus âgés relâchent leur vigilance certainement dû à leur parcours personnel.
Aussi, nous devons donc plus que jamais permettre à chacun de vivre mieux avec ou sans le VIH et cela passe par la prévention, le dépistage, le soin, le dialogue.
Dans la panoplie des actions de prévention d’ENIPSE, on à découvert le « Sex Tarot » ? C’est quoi, c’est un jeu pour pimenter sa vie sexuelle ?
Le Sex-Tarot est une de nos actions ludiques les plus appréciées. C’est en effet un jeu. A vous de voir si elle pimentera votre vie sexuelle… Ce jeu a pour but d’ouvrir la discussion autour de la sexualité, de nos pratiques et des risques. Il met en avant votre profil sexuel, et nous permet de parler ensemble librement de toutes les pratiques.
Le Sex-Tarot est une de nos actions ludiques les plus appréciées. C’est en effet un jeu. A vous de voir si elle pimentera votre vie sexuelle… Ce jeu a pour but d’ouvrir la discussion autour de la sexualité, de nos pratiques et des risques. Il met en avant votre profil sexuel, et nous permet de parler ensemble librement de toutes les pratiques.
Quels sont les projets et grandes orientations de l’ENIPSE pour les semaines, mois à venir auprès de la communauté LGBT ?
La structure est en mouvement, les projets autour de la santé de manquent pas, vous pouvez les découvrir sur notre site. Néanmoins nos fondamentaux restent l’animation du réseau festif commercial et des actions de prévention auprès des clientèles LGBT et hétérosexuelles
J’ai passé les 3 premiers mois de ma prise de fonction, à rencontrer chaque acteur de la vie LGBT. Vous nous rencontrerez régulièrement sur des actions de santé sexuelle avec ou sans offre de dépistage rapide. Dans les bars, saunas, nous passerons prochainement vous voir avec une palette d’actions ludiques, telle que le sex-tarot ou les messages bulle.
Nous serons bien sûr présents pour la journée mondiale de lutte contre le sida le 1er décembre à Rouen, et le 3 décembre à Flers. Nous nous rapprocherons également de certaines associations LGBT afin de pouvoir mettre en place des modules de santé sexuelle afin d’intervenir auprès de leurs adhérents et de soutenir leurs évènements.
Un dernier mot à ajouter ?
Beaucoup de projets, et beaucoup d’enthousiasme dans le cadre de ma fonction. Ma priorité est développer les actions de prévention et de promotion de la santé au sens large, permettant ainsi à chacun de pouvoir vivre pleinement une vie sexuelle épanouie tout en préservant sa santé.
La structure est en mouvement, les projets autour de la santé de manquent pas, vous pouvez les découvrir sur notre site. Néanmoins nos fondamentaux restent l’animation du réseau festif commercial et des actions de prévention auprès des clientèles LGBT et hétérosexuelles
J’ai passé les 3 premiers mois de ma prise de fonction, à rencontrer chaque acteur de la vie LGBT. Vous nous rencontrerez régulièrement sur des actions de santé sexuelle avec ou sans offre de dépistage rapide. Dans les bars, saunas, nous passerons prochainement vous voir avec une palette d’actions ludiques, telle que le sex-tarot ou les messages bulle.
Nous serons bien sûr présents pour la journée mondiale de lutte contre le sida le 1er décembre à Rouen, et le 3 décembre à Flers. Nous nous rapprocherons également de certaines associations LGBT afin de pouvoir mettre en place des modules de santé sexuelle afin d’intervenir auprès de leurs adhérents et de soutenir leurs évènements.
Un dernier mot à ajouter ?
Beaucoup de projets, et beaucoup d’enthousiasme dans le cadre de ma fonction. Ma priorité est développer les actions de prévention et de promotion de la santé au sens large, permettant ainsi à chacun de pouvoir vivre pleinement une vie sexuelle épanouie tout en préservant sa santé.
Présence de Enipse au forum des associations de la ville de Rouen (septembre 2016)
Pour approfondir le sujet
Site internet d’Enipse
Page Facebook d’Enipse
Relire l’interview du Sneg en 2005
Relire l’interview de Sébastien, chargée de prévention en 2015
Lire notre article sur les différents modes de dépistage au VIH