L‘association du club de football QRM (Quevilly Rouen Métropole) s’engage contre l’homophobie. QRM est un des deux clubs de foot phares sur Rouen avec le FCR (Football Club de Rouen). Le 11 décembre dernier, le groupe U16 (moins de 16 ans) a participé à une animation pédagogique avec l’association SOS Homophobie.
Cette initiative avait pour objectif de promouvoir le respect, la tolérance et l’inclusion dans le sport. Les jeunes joueurs ont été sensibilisés à la lutte contre les discriminations, notamment l’homophobie, à travers des échanges interactifs et des activités pratiques.
L’objectif de l’association SOS homophobie était de les encourager à réfléchir sur leurs comportements et l’impact des paroles discriminantes. Un sujet d’actualité où l’homophobie dans les stades reste présente, poussant clubs et autorités à réagir fermement. En Normandie, le dernier match de Caen contre Reims était une fois encore problématique.
Le club de foot QRM souhaite ainsi « inculquer des valeurs de solidarité, de respect et d’entraide dès le plus jeune âge ». Le club de foot normand espére inspirer d’autres acteurs du monde sportif à suivre cet exemple.
Ce n’est pas la première fois que plusieurs clubs de football professionnel français ont collaboré avec SOS Homophobie dans le cadre d’initiatives de lutte contre le LGBTphobies. Les 40 clubs de Ligue 1 et Ligue 2 se sont associés à SOS Homophobie lors des journées dédiées à la lutte contre l’homophobie en 2019, 2021 et 2022. Les centres de formation de clubs professionnels ont reçu des interventions de sensibilisation dans le cadre du programme « Open Football Club« .
Plusieurs actions de lutte contre l’homophobie dans le football ont été menées en Normandie ces dernières années. A titre d’exemple, le Football Club de St Étienne-du-Rouvray s’était mobilisé à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre l’homophobie le 17 mai 2023. De même que le Club Olympique de Cléon a organisé un tournoi en mai 2023 dans le cadre de l’initiative « ONE LOVE : Le Vivre Ensemble » pour promouvoir l’inclusion.
Autres initiatives, la compagnie de théâtre Le Trimaran a parcouru en 2023 la Normandie pour sensibiliser les jeunes au sexisme, au racisme, et à l’homophobie dans le sport (relire l’info sur Gayviking).
Mais ces actions sont peu nombreuses et semblent s’essouffler. Les joueurs et joueuses LGBT+ restent toujours hors du terrain de jeu.
L’homosexualité reste taboue
La lutte contre l’homophobie dans le football reste difficile. L’homosexualité reste taboue.
L’homophobie est profondément enracinée dans la culture footballistique, véhiculant une image de masculinité brute. Les chants et propos homophobes sont souvent utilisés pour dénigrer les équipes adverses. Par ailleurs, le manque de visibilité des joueurs homosexuels contribue à maintenir une forme d’homophobie institutionnalisée.
Concrètement, le football est résistant au changement où des joueurs refusent encore de participer aux campagnes de sensibilisation, comme le port de maillots arc-en-ciel. Et les sanctions actuelles, comme la fermeture de tribunes, se sont révélées insuffisantes pour enrayer les comportements homophobes. Il existe un décalage entre les appels à la fermeté des autorités et les actions concrètes mises en place par les instances du football.
Un football ouvert à tous et toutes
L’engagement des clubs dans l’éducation des joueurs mais aussi de leurs supporters est primordial.
Le club de football QRM comme d’autres ont tout à gagner à mettre en place ce type de programme et à les multiplier. C’est une démarche de diversité et de citoyenneté pour réduire les discriminations, et pousser les joueurs et joueuses LGBT à ne plus avoir honte d’être être soi-même.
Avec des équipes respectueuses, les résultats sportifs ne seront que meilleurs.