A Doville, le 20 septembre dernier, la première édition du festival « Chez Rosa » a transformé la campagne manchoise en un véritable bastion des luttes queer et féministes. Porté par l’association SIMITU (prononcer simitou), l’événement a prouvé que la fierté et l’engagement n’appartiennent pas qu’aux grandes villes. Un évènement à guichet fermé.
Un souffle militant en plein cœur de la ruralité
Dans ce coin de la Manche, entre bocage et bord de mer, au sud-est de Barneville-Carteret, la journée a débuté avec un village associatif féministe et queer : le Refuge Manche, le Planning familial, collectifs queer, ateliers d’autodéfense, de drag, de botanique ou encore de self-help féministe (s’aider soi-même). Autant d’espaces pour apprendre, partager et revendiquer le droit d’exister pleinement, loin des normes et des préjugés.

Sous les tentes, malgré la pluie, les discussions ont fleuri. La table ronde sur les femmes et personnes queer en ruralité a mis en lumière des réalités souvent tues : isolement, discriminations, mais aussi résilience et solidarité. Des témoignages émouvants de femmes en couple lesbien ou non, souvent isolées dans le monde agricole. Les échanges ont fait naître des envies d’action collective et de nouveaux réseaux d’entraide.
Quand la fête devient acte politique
Le soir venu, la lutte s’est faite festive : concert, drag show flamboyant et DJ set queer étaient proposés. Une célébration inclusive, joyeuse et radicalement libre.
Avec Chez Rosa, la Manche affirme haut et fort que la ruralité queer existe. Les bénévoles de l’association ont su proposer un grand moment de liberté, de diversité… comme une respiration, une résistance.
Beaucoup de femmes attendent avec impatience la deuxième édition.