un acte lesbophobe
Depuis la fin du mois des Fiertés et de la Pride à Rouen, le lieu culturel, La Friche Lucien, accueille le mois du féminisme : conférences et débats se succèdent.
Ce mercredi 16 juin, le Groupe d’Action Féministe invite Alice Coffin à une conférence, notamment pour présenter son livre « Le génie lesbien », un essai sur la construction contemporaine du féminisme. Aline Coffin est surtout une militante féministe LGBT. Elle est aussi journaliste et élue Vert au Conseil de Paris. Certes ses prises de positions lancent débats et prises de positions parfois clivantes, même parmi les féministes. Toutefois, derrière ses interventions, il y a une vérité, celle de la nécessité de remettre en cause les normes discriminantes, blessantes et violentes d’une société très masculine, avec pour corollaire la lesbophobie, les LGBTphobies et plus généralement le rejet de pouvoir être différent, simplement être une femme, être lesbienne.
Alors, Alice Coffin est une cible facile pour ses opposants à court d’argument, voir sans aucune démonstration. Et c’est bien ce qu’il s’est passé à Rouen ce 16 juin : un acte puéril et lesbophobe où toute la communauté LGBT devrait prendre conscience.
comportement agressif
Le groupe dit « les normaux » (sic) a orchestré un mise en scène filmée à l’image de ce que fait le groupuscule « génération identitaire ». Un homme est monté sur scène pendant la conférence en costume-cravate et a apporté des fleurs à Alice Coffin. Genou à terre, il a déclaré « Je sais que vous n’êtes pas ce bord-là, mais pourquoi n’aimez-vous pas les hommes ? ». Plus tard, une banderole sera déployée sur un conteneur avec les mêmes mots.
Le public rapportera que le comportement du groupe des « normaux » était agressif. « La tension est montée. On était en sous nombre, ils ont commencé à vouloir frapper les personnes du staff. Chemises et T-shirts arrachés, poignet foulé… Ils étaient très agressifs. On a également reçu des menaces de mort, tandis qu’ils nous prenaient tous en photo. » raconte Simon Ugolin, l’organisateur de la Friche Lucien sur Paris-Normandie.
Dans la nuit précédente, des affiches contre le mouvement féministe avaient été accolées dans les rues de la ville, à l’image de ce que font les groupes d’action féministes pour faire prendre conscience des féminicide. Mais cette fois… les insultes avaient un tout autre caractère : contre les femmes et les lesbiennes.
De nombreux soutiens
Alice Coffin a reçu de nombreux soutiens de la classe politique nationale et locale. Julien Bayou (secrétaire national EELV) a déclaré sur twitter : « Tout mon soutien à Alice Coffin. La haine et la violence des identitaires masculinistes ne font que confirmer et renforcer notre mobilisation pour l’égalité ». Tout comme Laura Slimani, adjointe au Maire de Rouen sur le même réseau social : « Condamnation et indignation, mais surtout amplifions nos efforts pour que ces idées rétrogrades soient définitivement vaincues à Rouen et ailleurs. »
Plus tard, dans un communiqué de presse, Alice Coffin, traumatisée par cette acte lesbophobe indiquera : « des jours durant, moqueries, insultes, humiliations se sont succédées. Jusqu’au dimanche, jour de fête des pères, qui a provoqué une flambée de messages agressifs ». La journaliste et militante précise être depuis plusieurs mois sous médicaments contre le cyberharcélement dont elle fait l’objet.