Dans une information révélée par ICI Normandie, la drag-queen rouennaise Délice D’orge J dénonce une avalanche d’insultes et de menaces depuis l’annonce de sa participation à un meeting de La France insoumise à Rouen. Sous la publication du parti, les commentaires se sont rapidement mués en attaques transphobes et homophobes : « détraqué », « dépravé », « malade mental », « travelo ». Face à cette déferlante, le candidat LFI aux municipales, Maxime Da Silva, a publié une vidéo condamnant « une haine homophobe et transphobe ».

Jointe par ICI Normandie (ex-France Bleu), la performeuse raconte à quel point l’escalade verbale l’a surprise : « Les insultes, honnêtement, je laisse glisser. Mais quand j’ai vu les menaces, là j’ai paniqué. Je ne m’y attendais pas. Certains parlaient de me jeter des œufs, d’autres disaient qu’ils m’attendraient à la fin pour me tabasser… » La sécurité du meeting, organisé en extérieur, a été renforcée.

Insultes transphobes
Pour elle, ces réactions sont surtout révélatrices d’une ignorance persistante autour du drag. « On voit quelqu’un qui se met en femme, alors on pense qu’on est transgenre. Et tout de suite, ils basculent dans les insultes transphobes. C’est toute la communauté LGBT qui prend. Pourtant, c’est juste de la scène, du spectacle, du fun. »
Sur France 3 Normandie, elle se justifie de nouveau : « je suis un homme qui fait du spectacle, avec du maquillage, des belles robes et des perruques. Je ne suis pas transgenre ».

Quant à son nom de scène, elle précise : « C’est un jeu, de l’humour. Rien de choquant derrière ». Déterminée, elle a confirmé son show : « Je serai à l’heure pour performer, malgré tout. »
La Communauté LGBT+ pris pour cible
Comme le rappel le journaliste d’ICI Normandie, cette affaire rappelle combien les artistes queer demeurent exposés aux violences, à l’image de la DJ Barbara Butch récemment prise pour cible à Rouen.
Au-delà de la transphobie, les réactions sont également islamophobes selon le candidat à la Mairie de Rouen, Maxime Da Silva: « ces commentaires (transphobes) sont aussi basés sur une islamophobie crasse en considérant que les personnes des quartiers populaires ou les personnes supposées musulmanes seraient contre un spectacle de drag alors que tout ça n’a aucun sens. »
Dans sa démarche d’alerte, la France Insoumise envisage de porter plainte.
Au final, tout cela n’a pas empêché Délice D’orge J de performer lors du meeting du candidat du parti d’extrême gauche le 10 décembre dernier. Des bénévoles et membres du parti politique avaient installé un dispositif de sécurité dissuasif.
Un signe, une fois encore, que la lutte contre les discours LGBTphobes reste un enjeu urgent dans l’espace public comme en ligne.
(nb : vous pouvez suivre la Drag Queen Delice D’orge J sur son compte instagram – ici)