Le dimanche 10 novembre au Havre, Stade Océane, Lors du match entre Le Havre Athletic Club (HAC) et le Stade de Reims, des chants homophobes ont éclaté dans les gradins, interrompant brièvement la rencontre à la 60e minute.
L’arbitre Hakim Ben El Hadj a suspendu le jeu après les propos scandés par des supporters havrais, malgré les appels au calme du capitaine Abdoulaye Touré et les avertissements du speaker du stade. Les mots injurieux étaient contre l’arbitre ainsi que contre la Ligue et son président, Vincent Labrune : « La Ligue, la Ligue, on t’encule ».
Chants homophobes toujours…
Le match a été brièvement interrompu. Le capitaine du club de foot havrais a pris la parole pour calmer les supporters. Le speakeur du stade Océane a posé un avertissement aux supporters en indiquant la « prochaine interruption » serait « définitive ». Cela n’a pas suffit. Les supporters ultras havrais ont continué à perturber le match.
Bien que le match ait repris, ces événements ont suscité une vive polémique. Le HAC a réagi en publiant un communiqué condamnant fermement ces actes, rappelant son engagement envers un cadre respectueux et familial au Stade Océane. « Le Havre Athletic Club condamne tout chant ou propos insultants émanant des spectateurs à l’égard des arbitres et de leurs assistants ». On regretta l’absence du mot « homophobie » dans ce communiqué.
Le club a souligné sa collaboration constructive avec les groupes de supporters pour maintenir une ambiance positive et annoncé des ateliers participatifs déjà en cours. Cet incident met en lumière l’enjeu du respect des valeurs sportives et des règlements dans les stades.
Des solutions divergent et sans réelle efficacité
Depuis quelques semaines, la polémique suit son cours entre le monde du football et le monde politique. Suite à des chants homophobes dans les stades, le gouvernement prévoit des mesures renforcées : application stricte du protocole Fifa, billetterie nominative pour certains clubs, et policiers en civil. Bien que les interruptions de matchs fassent débat, ces initiatives visent à prévenir la violence et les discriminations lors des rencontres sportives.
Toutefois du côté des associations LGBT, les avis divergent. Le collectif Rouge direct demande ainsi que les matchs soient arrêtés de manière systématique en cas de chants homophobes, alors que l’association Foot ensemble n’est pas convaincue de l’efficacité de la mesure, estimant que les résultats obtenus en 2019 n’ont pas été concluants. « On s’est rendu compte qu’il y a eu un gros bazar pendant plusieurs mois parce que tous les matchs étaient arrêtés, les supporters faisaient exprès de chanter des chants homophobes pour arrêter la rencontre, simplement par provocation », a expliqué à France Télévisions l’ancien footballeur Yoann Lemaire, le président de cette association qui lutte contre l’homophobie dans le football.
La Normandie déjà habituée aux propos homophobes
Pour l’instant, la suspension des matchs reste d’application immédiate en cas de propos homophobes… puis reprennent.
Ce n’est pas la première fois que ce genre d’incidents se produit en Normandie. En 2019 déjà, des banderoles homophobes avaient été déployées avec six suspensions de match.
Les mots ont du sens…
Le fait de dire « va te faire enculer », même sans intention homophobe, ça reste une insulte homophobe qui vise un groupe d’hommes. Même si c’est tellement utilisé dans l’opinion, les mots ont un sens. Traiter une personne d’enculé c’est la rabaisser en l’association à l’homosexualité, en la renvoyant à de la passivité. C’est une volonté délibéré de faire mal, d’injurier, d’attaquer la personne.
C’est ce genre de moquerie qui fait de nombreux dégâts dans les cours de récréation pour les jeunes LGBT… mais aussi les plus grands.
Finalement, la suspension du match de dimanche n’aura pas porté chance à l’équipe havraise. Comme un avertissement, le HAC a perdu son match à domicile face à Reims (0-3).