La Charte Friendly Normandy a pour but de rendre visible les personnes et couples LGBTI pour favoriser le vivre ensemble. Ainsi le Comité Régional Olympique s’engage positivement vers les personnes LGBTI en leur garantissant une non-discrimination, le respect et la sécurité.
Favoriser le vivre ensemble
Par ailleurs, cette Charte oblige à faciliter la diffusion des informations de lutte contre les LGBTI-phobies et d’orienter les victimes de discriminations, d’actes et de propos homophobes, transphobes vers les associations LGBTI (Lesbiennes, Gays, Bisexuel.les, Trans, Intersexes). Plus largement, le projet Friendly Normandy veut rappeler haut et fort que la Normandie est une terre d’ouverture et d’acceptation des différences.
Bérengère Ouvry la vice-présidente du Comité Régional Olympique de Normandie avait participé en janvier dernier à une réunion de travail avec le Centre LGBTI afin d’évoquer des actions de sensibilisation auprès des associations sportives de la Région Normandie.
Bérengère Ouvry a précisé être fier de porter cette signature : « une première en France avec un engagement fort du milieu sportif ». Elle ajoute : « Nous voulons que chaque individu.e souhaitant pratiquer une activité physique et sportive soit libre de le faire partout quels que soient ses origines, son orientation sexuelle ou son identité et son niveau de pratique. Face à l’homophobie dans le sport où à toute autre forme de discrimination ne restons pas inactif.ives »
Le sport sans discrimination
Cette démarche rejoint naturellement l’esprit de l’Olympisme avec sa propre Charte : « Chaque individu doit avoir la possibilité de faire du sport sans discrimination d’aucune sorte et dans l’esprit olympique, qui exige la compréhension mutuelle, l’esprit d’amitié, de solidarité et de fair-play. »
Chants homophobes dans les stades
Lors d’une récente interview au journal Le Parisien, la Présidente de la Ligne Nationale de Football, Nathalie Boy de la Tour, a déclaré que les chants homophobes dans les stades de foot relevaient du « folklore » et s’opposait à des sanctions. Même si elle a regretté, tardivement, ses propos, une vive polémique s’en est suivie tout au long de la semaine.
Les propos de la Présidente de la Ligue de Football relativisent l’homophobie au lieu d’être fermement condamnées. La Ministre des Sport, Roxana Maracineanu s’était dit choquée par les chants homophobes lors du dernier match PSG-OM le 17 mars. Pour rappel, les propos homophobes ou transphobes constituent un délit et non une opinion.
Sensibiliser tous les acteurs
Il faut bien reconnaître que les sanctions sont rares. Yoann Lemaire, footballeur ouvertement gay en France, a précisé dans une tribune sur Têtu que les arbitres se bouchent les oreille.
Et d’ajouter : « des propos homophobes, j’en ai toujours entendu dans le milieu du football. Souvent, les joueurs ou supporters pensent qu’il ne s’agit pas d’une insulte s’ils l’adressent à un homme hétéro. Pourtant si. Alors qu’en dire quand c’est un homosexuel qui les subit ?… Moi je suis gay, et les autres joueurs le savaient. Pendant des années, ils m’ont insulté pour ce que j’étais. »
Un travail de sensibilisation et d’éducation reste à entreprendre avec les responsables sportifs, les éducateurs et les entraîneurs. L’homophobie, la transphobie ne sont pas du folklore. Dans la tête des jeunes, cela peut laisser des traces.
« Les chants homophobes dans les stades, c’est le début de l’engrenage » a réagit Marlène Schiappa, la secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité. Et d’ajouter « cela peut mener à la violence et au fait qu’on a une recrudescence des agressions homophobes dans l’espace public ».
Un message à l’ensemble des clubs
Il appartient désormais au Comité Régional Olympique et Sportif de Normandie de mettre en application cette Charte Friendly Normandy et de sensibiliser l’ensemble des clubs sportifs de la région par des actions concrètes. L’attente est grande alors que des clubs sportifs sont déjà prêts à s’engager.
Au Havre, le 3 février dernier, l’association LGBT Pride en Caux a organisé une journée de sensibilisation pendants plusieurs matchs de baskets en lien avec les clubs locaux.
Plus récemment, le premier club sportif normand à avoir signé la Charte est est un club de Roller Derby : le Caen Mixed Roller Derby.
Changer les comportements
Les actions du Comité Régional Olympique seront déterminantes pour développer ces actions. Le Centre LGBTI de Normandie sera vigilant à ce que cette Charte soit réellement mise en application mais aussi étendue à tout le territoire normand : « des Comités départementaux, des Fédérations et des Clubs sportifs devraient suivre. Espérons que cela va améliorer la perception que les sportif.ves ont des personnes LGBTI, que ça va faire cesser les chants homophobes et faire changer les comportements dans les stades ! » conclu le Centre LGBTI.
Pour aller plus loin
Charte Friendly Normandy
Centre LGBTI de Normandie
CROS de Normandie