Cela fait de nombreuses années que des associations LGBT tentent de faire prendre conscience de l’homophobie dans les stades. Depuis le mois d’août, six rencontres sportives ont déjà été suspendues par les arbitres.
Pour Veronica Noseda de l’association de football LGBT » les Dégommeuses » : « Quand on dit le mot ‘enculé’, c’est homophobe parce qu’on cherche à rabaisser l’autre en l’associant à l’homosexualité, et en le renvoyant à une supposée passivité ».
Ainsi, il y a donc clairement une intention d’injurier, d’attaquer la personne. C’est ce genre de moquerie qui fait de nombreux dégâts dans les cours de récréation pour les jeunes LGBT.
En Normandie
Du côté des clubs normands, jusqu’à aujourd’hui, aucun match n’a été suspendu depuis la reprise du championnat.
Sur son site web le FCR (Football Club de Rouen) a publié une mise en garde et un rappel de ses valeurs contre l’homophobie : « Le Football Club de Rouen 1899 informe l’ensemble de ses supporters que toute banderole ou propos homophobe et ou raciste lors des matchs à domicile ou à l’extérieur fera l’objet de sanctions contre notre club. Tous ensemble, nous devons véhiculer les valeurs de notre club et du football Français : Plaisir, Respect, Engagement, Tolérance, Solidarité. »
A Rouen, c’est perfide
Lors d’une rencontre de Nationale 2, FCR vs/ FC Mantois, le 31 août dernier, une première banderole a été déployée dans une tribune du Stade Diochon à Rouen : « Non à l’homophobie ».
Mais cette banderole a été suivie par « Soutien aux havrais » avec le mot « havrais » en couleur rainbow flag, comme une provocation, une insulte aux joueurs du Havre.
La belle lettre du Stade Malherbe de Caen
Au mois d’août, comme pour prévenir tout incident, de son côté le Stade Malherbe de Caen (Ligue 2) a envoyé un courrier à ses 8000 abonnés pour rappeler les valeurs du Club.
« Chers supporters… vous portez très loin nos couleurs et transportez avec vous nos valeurs… Le Stade Malherbe est l’héritage de la diversité,… Voyez donc, le Stade Malherbe de Caen, ce sont tous ces mélanges : que votre peau soit noire, que votre peau soit blanche, que vous soyez une femme, que vous soyez un homme, que vous soyez homo, que vous soyez hétéro, que vous soyez petit ou grand, soyez en fiers, vous êtes normands ! »
D’un côté, les supporters du Stade Malherbe de Caen déploient une banderole « LFP, ministres, l’homophobie est un vrai sujet…. ». Et de l’autre, la tribune du camp havrais termine la phrase avec : « … et vous le ridiculisez”.
On peut supposer que les deux clubs reconnaissent la réalité de l’homophobie dans la société. Mais ils n’ont pas apprécié les méthodes de la Ligue de Football en interrompant les matchs.
Faux prétexte ?
Interrogé par CNews, les avocats des supporters et des ultras pensent qu’il s’agit d’un faux prétexte pour les faire taire.
Ainsi, un long périple s’engage entre les supporters, la Ligue de Football Professionnelle et les associations. Une rencontre est prévue entre les différents représentants au niveau national pour discuter et mettre en place de la pédagogie. Il est nécessaire d’expliquer pourquoi tel propos ou telle banderole pose souci.
Les associations sur le terrain
En 2011, la Ville d’Evreux avait signé la charte contre l’homophobie dans le Football avec le Paris Foot Gay (PFG) au stade Jean Bouin. Plus récemment, en mars dernier, le Comité Olympique de Normandie s’est engagé contre les discriminations avec le Centre LGBTI de Normandie en signant une charte et prêt à organiser des actions.
Les associations LGBT resteront sur le terrain pour faire passer le message.