Le Film
Non Conforme, un film réalisé par Emmanuelle Mayeu (2020)
Durée : 12 minutes.
Rencontres…
Ce film est le deuxième court-métrage réalisé en 2020 par l’association Archimède-films après « Je suis pas comme ça » sur l’acceptation de soi et l’homophobie diffusé sur Gayviking.
Emmanuelle Mayeu est la réalisatrice du film. À la base, elle est journaliste. Elle apprécie grandement cette action en faveur des jeunes. « Cela leur permet d’accéder aux techniques de tournage mais aussi à l’écriture. Les jeunes peuvent ainsi écrire sur des sujets intenses avec une réelle profondeur. »
Double discrimination
Le film Non Conforme met en évidence une double discrimination : être gay et être dans un foyer. L’idée du scénario vient de deux frères, Mickaël et Billy Lachèvre, 19 et 21 ans. Ils sont également acteurs dans ce court-métrage avec les rôles de Sacha et Léo.
Billy Lachèvre raconte : « Étant jeune, nous avons été placé dans un foyer à Mt-St-Aignan. Nous voulions proposer un sujet sur la discrimination contre les jeunes en foyer. Même si la société évolue, ce genre de discrimination existe toujours ». Le tournage sera réalisé en partie dans les locaux d’un foyer pour jeunes. La fondation Les Nids, située à Mt-St-Aignan, près de Rouen, a accepté de prêter ses locaux.
L’homophobie ajoute une couche aux difficultés de ces jeunes. Emmanuelle Mayeu la réalisatrice trouve qu’aujourd’hui la société est de plus en plus clivante. « J’ai l’impression que la société rétrograde sur le racisme, sur l’homophobie. On est souvent dans le paraître. Si on ne rentre pas dans le moule, on est rejeté. » nous indique-t-elle. Elle ajoute « Ce qui me tient à cœur, c’est remettre l’humain au premier plan. J’ai réalisé ce film dans ce sens. C’est l’amour tout court. »
La fin du film questionne…
(attention spoiler… : voir le film avant)
Beaucoup de films sur l’homophobie ne se terminent pas très bien. Mais Mickaël et Billy Lachèvre ne pensent pas que la fin soit aussi dramatique. Ils y voient un espoir « Finalement le téléphone sonne. Le spectateur peut imaginer d’autres scénarios que le suicide. Sacha peut aussi prendre l’appel et ne pas passer à l’acte. A chacun d’imaginer la fin de l’histoire. »
Emmanuelle Mayeu pense que c’est à chacun de se faire sa propre opinion. Mais elle tient à faire comprendre que les conséquences de l’homophobie peuvent être graves. « Ce gamin est homo et dans un foyer. L’homophobie lui fait du mal. C’est important de le comprendre. L’homophobie peut tuer. C’est comme les parents qui rejettent leurs enfants car ils sont homos, un jour ils le regretteront. Les conséquences sont désastreuses. Il faut le comprendre. »
Mieux vivre ensemble
L’objectif de ce film est bien d’ouvrir les esprits pour faire accepter les différences et finalement mieux vivre ensemble.
L’entourage de Mickaël et Billy Lachèvre a bien réagi au film. « Maintenant nous aimerions le faire voir aux gens placés dans le foyer où nous étions. C’est important. »
Mais les deux frères, unis et passionnés par le cinéma, ont de la suite dans les idées. En effet, ils souhaitent créer une webserie sur les discriminations. Aujourd’hui, par ce film et ceux à venir, ils ont à cœur d’aider les autres.
Les actions de l’association Archimède-Films offrent une une reconnaissance positive pour les jeunes.
L’objectif de ce film est qu’il soit diffusé lors de projection-débat, dans un cadre scolaire par exemple. Il peut servir de supports pour engager des discussions sur les discriminations, notamment LGBT.
Enfin, les films d’Archimède-Films reçoivent le soutien des collectivités locales mais aussi des services de l’Etat (jeunesse et sport, culture). Lors de sa visite en Seine-Maritime en février dernier, Élisabeth Moreno, ministre déléguée chargée de l’Égalité, avait apprécié le travail d’Archimède-Films, avant d’entamer un débat avec les associations LGBT.
En savoir plus sur Archimède Films : leur site web