Gayviking a pu recueillir le témoignages des habitués des lieux, dans un contexte confirmé par une source policière.
Le visage en sang
Un scénario bien ficelé. Tard dans la nuit, plusieurs individus, se cachent dans les bosquets. Ils surprennent leur victime et la tabasse. « C’était au début du mois de juillet. À la sortie du lieu de drague, j’ai trouvé un mec, le visage en sang » nous précise Philippe*, un habitué des lieux. « Ses agresseurs ne l’ont pas raté. Il a fait le mort pour échapper au pire. Je l’ai récupéré après son agression puis je l’ai orienté vers la police et le CHU de Caen » complète Philippe.
Ce n’est pas la première fois que les forces de l’ordre sont informées de ces agressions sur ce lieu de drague. De source policière, elles sont devenues plus fréquentes que d’habitude. Le fait que ce lieu soit un repère pour la communauté homosexuelle ne ferait aucun doute sur la motivation des agresseurs.
Course-poursuite
Récemment, une autre rencontre s’est mal terminée. Plusieurs individus ont menacé un homme gay avec une batte de baseball. Voulant s’échapper rapidement, l’homme prend sa voiture. Une course poursuite commence. Plus de peur que de mal. Le groupe d’agresseurs a finalement abandonné la chasse.
D’autres habitués affirment que certaines agressions se terminent par des vols ou tentatives de vol de véhicules.
Prudence mais solidarité !
Il ne s’agit pas de condamner ces lieux de rencontres mais les agresseurs. Que l’on soit hétérosexuel ou homosexuel, chacun est libre de faire des rencontres dans un espace public. Néanmoins la prudence s’impose. « Faites attention à vous surtout si vous êtes le dernier sur les lieux » nous précise Alain.
De son côté, Philippe résiste et réclame plus de solidarité entre les gays : « il est hors de question de laisser la place aux agresseurs. Il ne faut pas jouer les héros c’est clair. Mais il faut appeler les flics, ne pas hésiter. Ils comprennent la situation. »
Agacé, Philippe insiste : « Je ne suis pas d’accord. Il ne faut pas l’accepter. Chacun est responsable. Il faut aider, sonner l’alerte, appeler la police, identifier les agresseurs ». Le message doit passer.
Porter plainte
En effet, dès qu’il y a agression, systématiquement il faut porter plainte. Aujourd’hui, les policiers sont formés à ces situations. Et contrairement aux idées reçues, c’est utile. Cela permet aux pouvoirs publics de reconnaître le problème des agressions et de l’homophobie. De nombreuses agressions se produisent en France comme à Bordeaux dernièrement ou même à Rouen en 2018.
De la même façon, si vous êtes témoin oculaire, n’hésitez pas à témoignez et à laisser vos coordonnées à la victime ou à la police. Enfin, les associations locales LGBT peuvent être une aide.
Les derniers conseils…
Pour conclure, quelques conseils d’associations de lutte contre les LGBTphobies :
– Munissez-vous d’un sifflet sur un lieu de rencontre : pour faire peur ou pour alerter.
– Ne prenez que le strict nécessaire sur vous : pas d’objet de valeur.
– Dans la mesure du possible, prévenez une personne qui sait où vous êtes.
– Témoin d’une agression : appelez à l’aide. Composez le 17 (c’est gratuit). Analysez la situation, et si vous vous en sentez capable, sans vous mettre en danger, intervenez avec d’autres dragueurs.
– Aidez la victime : en cas de blessures, conduisez-la à l’hôpital pour se faire soigner et pour faire établir une attestation médicale pour coups et blessures. Et pensez à demander un certificat précisant une durée d’ITTP (incapacité totale de travail personnel). En effet, ce certificat, différent de l’arrêt de travail, permet de qualifier la gravité d’une agression et donc le tribunal compétent et les peines encourues contre les agresseurs.
* les prénoms ont été modifiés