Mardi 4 mars 2025, le tribunal correctionnel a condamné deux hommes de 24 et 31 ans pour violences en réunion et injures à caractère homophobe, commises le 24 novembre 2024 dans et aux abords du bar La Bohême, à Cherbourg-en-Cotentin (Manche).
Selon Ouest-France, le plus jeune des prévenus a expliqué à la barre que la situation avait dégénéré après le refus du gérant de lui servir un verre, l’établissement s’apprêtant à fermer. « Je comprends bien, mais il m’a repoussé en plaçant sa main sur mon bras », a-t-il relaté. Le ton serait alors monté, jusqu’à la profération d’injures homophobes, notamment « Vous êtes tous de la ligue LGBT… bar à pédés ! ». Le prévenu a reconnu ces propos, invoquant l’alcool.
Contre la banalisation des propos homophobes
Dans la rue, deux clients ont été violemment frappés : l’un a perdu connaissance et souffre d’un traumatisme cranio-facial avec 14 jours d’ITT (incapacité de travail), l’autre de blessures similaires avec quatre jours d’ITT.
Le tribunal a condamné l’homme de 31 ans à 18 mois de prison ferme aménageables, assortis d’interdictions strictes, et le second à 10 mois de prison aménageables. Des indemnisations ont été accordées aux victimes.
Au-delà des faits jugés, cette affaire illustre la banalisation persistante des propos homophobes dans la société, souvent réduits à de simples « mots du quotidien » ou excusés par le contexte, l’alcool ou l’emportement. Des paroles qui, pourtant, participent à un climat de stigmatisation et peuvent rapidement mener à des passages à l’acte. Rappeler leur gravité et les condamner sans ambiguïté reste un enjeu essentiel pour lutter contre les violences visant les personnes LGBT+, en Normandie comme ailleurs.