Un cabinet de marketing territorial vient de réaliser une étude sur l’image de 17 métropoles françaises sur Instagram. L’agence « Nouvelles Marges » a publié ses résultats le 2 décembre dernier. L’analyse met en avant différentes catégories et notamment celle de la Métropole la plus gayfriendly.
Pourquoi mesurer Instagram ?
L’agence considère que le réseau social Instagram permet de mesurer la « pulsation » de la ville. Quelles sont les villes où cette pulsation est la plus forte ? Quels sont les facteurs d’influence ? Quelles sont les communautés les plus représentées et reliées à la ville (la communauté gay, celle des adeptes du tatouage, du fooding, de la nuit…) ?
L’étude mesure « le nombre de photos postées avec le hashtag de sa ville par ses habitants ou les touristes qui la fréquente. On y mesure une forme d’attachement, d’influence de la ville, au sein de la communauté Instagram » indique l’agence.
Ainsi, pour le classement des villes les plus gayfriendly sur Instagram, les hastags retenus sont ceux considérés comme les plus populaires : #gayVILLE et #VILLEgay (exemple : #gayrouen et #rouengay). Ensuite l’étude décompte le nombre de photos postées avec son hastag par ville, rapporté au nombre d’habitants de la Métropole. L’étude a été réalisée entre décembre 2019 et mai 2020.
Résultat du classement…
La ville de Paris ne fait partie de l’étude du fait d’un nombre important de touristes et difficilement comparable avec les autres Métropoles.
1er : Lille
2ème : Lyon
3ème : Bordeaux
4ème : Montpellier
5ème : Rouen
6ème : Toulouse
7ème : Nantes
8ème : Metz
9ème : Dijon
10ème : Strasbourg
11ème : Marseille
12ème : Grenoble
13ème : Rennes
14ème : Orléans
15ème : Toulon
16ème : Saint-Étienne
17ème : Clermont-Ferrand
La Métropole de Lille est donc la Métropole où l’on emploi le plus le hashtag « gay » devant Lyon et Bordeaux. Les internautes publient 30 fois plus par habitant à Lille qu’à Clermont-Ferrand.
Comme le souligne l’agence Nouvelles Marges le réseau Instagram peut également servir de réseau de rencontres. « Depuis 2015 il est possible de s’adresser des messages privés. Le hashtag sert alors de double localisation celui de la ville et de la communauté gay ». L’étude termine par ajouter que « les photos sont essentiellement postées par des hommes ». Cela n’a rien d’étonnant, l’étude ne fait pas remonter les mots « lesbiens » ou même « trans ».
Toutefois, la place de Montpellier étonne pour une quatrième place. En effet, elle est souvent mise en avant par la presse LGBT comme une succursale de la communauté en régions.
Une cinquième place pour Rouen surprend tout autant. Il est vrai que la capitale Normande possède peu de lieux de vie LGBT comparés aux autres grandes villes. Mais le sentiment d’appartenance à la communauté gay sur Rouen est peut-être plus fort qu’ailleurs… d’où la volonté de s’afficher sur le réseau social.
Les limites d’un classement
On peut remarquer l’absence des métropoles de Nice ou Nancy dans cette étude.
Le cabinet « Nouvelles Marges » a volontairement exclus 4 Métropoles. En effet, leur nom porterait une « ambiguïté de décomptes » sur le réseau Instagram. Sont exclus : Nancy (nom homographe avec le prénom Nancy), Nice (avec l’adjectif anglais nice), Tours (homographe avec les pluriels du nom tour, et l’anglais tours), Brest (nom homographe avec la ville de Brest-Litovsk en Biélorussie).
Par ailleurs, il faut avoir à l’esprit que ce classement ne mesure qu’un potentiel d’image sur les réseaux sociaux et non la réalité des politiques publique sur la vie LGBT de ces Métropoles. Il est fort probable que les associations LGBT n’aient pas le même avis sur ce classement.
À cet égard, le magazine Têtu avait réalisé en 2014 une étude sur les villes gay friendly avec Lyon en tête devant Toulouse et Montpellier. Nantes, Nice et Lille suivaient le trio de tête.
Enfin, le réseaux instagram n’est pas suffisamment représentatif de la population. En effet, la majorité des utilisateurs du réseau Instagram sont des jeunes de 15 à 30 ans.
Néanmoins, il faut bien reconnaître que ce classement fait toujours plaisir quand on est en tête… et aussi qu’un cabinet d’étude se penche sur la Communauté LGBT en régions.