Un jeune homme de 22 ans a été condamné en mars 2025 pour une agression homophobe survenue le 7 juin 2024 dans un bar d’Isigny-sur-Mer (Calvados, 2500 habitants). La victime, venue photographier les commémorations du Débarquement, a été prise à partie par un client qui lui a adressé des propos homophobes, avant de le menacer de mort et de lui asséner un violent coup de tête.
Expulsé de l’établissement, l’agresseur, déjà connu de la justice, ne s’est pas présenté à l’audience du tribunal correctionnel de Caen. Il a écopé de 60 jours-amendes, d’une interdiction de bars pendant deux ans et devra verser 1 000 € à la victime.
Cette affaire illustre la banalité des propos et violences homophobes dans l’espace public. Ils doivent être condamnés, sans banalisation liée à l’alcool ou à la jeunesse des agresseurs. Si la reconnaissance du caractère homophobe des faits est essentielle, la lenteur de la réponse judiciaire (près de neuf mois entre l’agression et la condamnation) interroge. Pour les victimes, ce délai peut renforcer le sentiment d’abandon et freiner le dépôt de plainte. La lutte contre les violences LGBTphobes passe aussi par une justice plus rapide, lisible et dissuasive.