Dans un village de Normandie à Amayé-sur-Orne (990 habitants à 15 km de Caen), le gérant de l’épicerie pensait vivre paisiblement de son nouveau commerce mais il lance aujourd’hui un appel aux habitants, à ses clients…
Florian Lamy, 33 ans, originaire de Caen, a toujours été attiré par la campagne et le petit commerce. Il tenait déjà un bar-tabac-épicerie quand il décida de reprendre un petit commerce à des retraités il y a un plus d’un an à Amayé-sur-Orne.
A l’époque, il se confiait à Ouest-France : « Je change de domaine, mais c’était un choix. J’ai été très bien accueilli par les habitants qui ne souhaitaient pas voir l’établissement fermer. Des fidèles viennent tous les jours au Panier sympa. (…) Je suis dans la continuité, mais bien évidemment, j’offre aux clients des nouveautés. Désormais, je propose du bio, des fruits de mer et la semaine prochaine, je mettrai du fromage en vente ».
A l’époque, il se confiait à Ouest-France : « Je change de domaine, mais c’était un choix. J’ai été très bien accueilli par les habitants qui ne souhaitaient pas voir l’établissement fermer. Des fidèles viennent tous les jours au Panier sympa. (…) Je suis dans la continuité, mais bien évidemment, j’offre aux clients des nouveautés. Désormais, je propose du bio, des fruits de mer et la semaine prochaine, je mettrai du fromage en vente ».
Le meilleur des mondes…
Tout semblait aller pour le mieux pour ce petit commerce.
Mais Florian est gay et ne le cache pas. Les ennuis et les intimidations commencent. Il raconte son histoire à travers une pétition*. Selon Florian : « On m’a reproché mon mode de vie, que des gens comme nous, homosexuels, n’avaient pas leur place ici, qu’on ne s’intégrerait jamais, et qu’heureusement qu’on ne pouvait pas avoir d’enfant. » Florian décide alors de déposer plainte et ira jusqu’à déménager du village tout en conservant son épicerie.
Mais Florian est gay et ne le cache pas. Les ennuis et les intimidations commencent. Il raconte son histoire à travers une pétition*. Selon Florian : « On m’a reproché mon mode de vie, que des gens comme nous, homosexuels, n’avaient pas leur place ici, qu’on ne s’intégrerait jamais, et qu’heureusement qu’on ne pouvait pas avoir d’enfant. » Florian décide alors de déposer plainte et ira jusqu’à déménager du village tout en conservant son épicerie.
On me reproche d’être gay !
Les difficultés ne s’arrêtent pas à ces propos homophobes. Des habitants se seraient plaints de ses chiens mais plus encore est le comportement de la mairie qui reste encore difficile à cerner.
Une occasion se présente pour Florian et son compagnon pour racheter les murs de son commerce et étendre son activité avec la boutique d’à côté. Mais le Maire s’y oppose et fait jouer son droit de préemption sur la vente du bien. Florian attaque en justice le Maire de la commune et gagne devant le tribunal administratif. Les juges administratifs ont considéré qu’il existait un doute sérieux quand à la légalité du droit de préemption de la Mairie. Le Conseil Municipal se plie et retire son droit de rachat sur le commerce.
La Mairie a justifié cette acquisition par sa volonté de soutenir le petit commerce… justement c’est exactement les intentions de Florian. Il semble que la mairie n’ait pas confiance dans la détermination de Florian et pourtant, il faut du courage pour investir dans un petit commerce pour un petit village de 990 habitants.
Une occasion se présente pour Florian et son compagnon pour racheter les murs de son commerce et étendre son activité avec la boutique d’à côté. Mais le Maire s’y oppose et fait jouer son droit de préemption sur la vente du bien. Florian attaque en justice le Maire de la commune et gagne devant le tribunal administratif. Les juges administratifs ont considéré qu’il existait un doute sérieux quand à la légalité du droit de préemption de la Mairie. Le Conseil Municipal se plie et retire son droit de rachat sur le commerce.
La Mairie a justifié cette acquisition par sa volonté de soutenir le petit commerce… justement c’est exactement les intentions de Florian. Il semble que la mairie n’ait pas confiance dans la détermination de Florian et pourtant, il faut du courage pour investir dans un petit commerce pour un petit village de 990 habitants.
Bras de fer avec la mairie
Mais les difficultés de Florian ne s’arrêtent pas là… le Maire décide de ne plus passer de commande à l’épicerie de Florian, la seule épicerie du village (!). Fini les commandes pour l’école, les services municipaux, et même les commandes de gaz des services techniques…
Florian dénonce également les rumeurs dont il fait l’objet. Il écrira sur la façade de son commerce : « on m’a accusé d’un délit que je n’ai pas commis et traité comme un criminel, j’aurai pu me défendre seul mais le fait de s’en prendre à mon apprenti mineur, je dis ‘stop !’, il est évident que l’on cherche à me faire partir. »
Florian dénonce également les rumeurs dont il fait l’objet. Il écrira sur la façade de son commerce : « on m’a accusé d’un délit que je n’ai pas commis et traité comme un criminel, j’aurai pu me défendre seul mais le fait de s’en prendre à mon apprenti mineur, je dis ‘stop !’, il est évident que l’on cherche à me faire partir. »
Soutien des habitants
L’épicier peut néanmoins compter sur le soutien des habitants qui se sont mobilisés le 21 février dernier devant son local. Florian a baissé le rideau symboliquement pendant une trentaine de minutes.
Amayé-sur-Orne – Amayé-sur-Orne. Les habitants mobilisés pour le gérant de l’épicerie https://t.co/uz5M8PXIJX pic.twitter.com/5jG2RzQ8T0
— OFNormandie (@OFNormandie) 21 février 2017
Florian a raconté cette histoire, son histoire dans la pétition* qu’il a mis à disposition des habitants et des clients à l’épicerie et d’y conclure : « Agissons pour changer les choses avant que le rideau de fer de votre épicerie ne soit définitivement baissé, signez la pétition. Votre épicier Florian. »
(* Pétition sur place à l’Epicerie « Panier Sympa » (rue Grande Rue à Amayé-sur-Orne, ouvert du lundi au samedi, de 8 h 30 à 12 h 30 et de 16 h 30 à 19 h 30, et le dimanche, de 8 h 30 à 12 h 30.)
(* Pétition sur place à l’Epicerie « Panier Sympa » (rue Grande Rue à Amayé-sur-Orne, ouvert du lundi au samedi, de 8 h 30 à 12 h 30 et de 16 h 30 à 19 h 30, et le dimanche, de 8 h 30 à 12 h 30.)
Mise à jour le 4 mars 2017 :
Selon Ouest-France, Florian l’épicier aurait été convoqué au tribunal correctionnel de Caen pour vente de boissons alcoolisés à des mineurs, ce qu’avait dénoncé le Maire de la commune. C’était la plainte que Florian évoquait. Au moins une vente d’alcool à des mineurs lui serait reprochée.
Gayviking a reçu le témoignage d’une voisine qui aurait été mise en cause par Florian Lamy. Elle se défend d’avoir porté des propos homophobes à l’encontre de l’épicier et de son compagnon.
Cette voisine précise qu’elle était seulement intervenue pour faire cesser un bruit de voisinage lors d’une soirée. Elle considère que l’épicier prend « le communautarisme pour excuse » et ne fait que discréditer « l’image de la communauté ».
Par ailleurs, elle ajoute que le Maire de la commune n’est pas homophobe et avait célébré le « premier mariage gay de la commune ». Elle considère également que les commandes de la commune à l’épicerie étaient relativement faibles (700 euros) et respectaient les règles des marchés publics. Enfin, elle se réserve le droit de porter cette affaire en justice pour diffamation.
Gayviking a reçu le témoignage d’une voisine qui aurait été mise en cause par Florian Lamy. Elle se défend d’avoir porté des propos homophobes à l’encontre de l’épicier et de son compagnon.
Cette voisine précise qu’elle était seulement intervenue pour faire cesser un bruit de voisinage lors d’une soirée. Elle considère que l’épicier prend « le communautarisme pour excuse » et ne fait que discréditer « l’image de la communauté ».
Par ailleurs, elle ajoute que le Maire de la commune n’est pas homophobe et avait célébré le « premier mariage gay de la commune ». Elle considère également que les commandes de la commune à l’épicerie étaient relativement faibles (700 euros) et respectaient les règles des marchés publics. Enfin, elle se réserve le droit de porter cette affaire en justice pour diffamation.
Pour aller plus loin…
Le point de vue de Ouest-France (lien externe – abonné)