C‘est un air de déjà vu. Trop vu et entendu. Aujourd’hui, c’est à Narbonne. Et le scénario ne change pas. La victime : un homosexuel qui surfe sur une application de rencontre. En face : deux agresseurs qui tabassent et détroussent un gay.
La semaine dernière, le tribunal de Narbonne vient de condamner, en comparution immédiate, un homme à cinq ans de prison ferme pour violences, vol, enlèvement et séquestration sur un homosexuel. Son complice, mineur, sera jugé ultérieurement.
La victime est un gay de 67 ans. Sur une application de rencontre, il fait la connaissance de son bourreau. Pensant qu’une rencontre sincère sera à la clef, il prend rendez-vous le soir même.
En sang dans sa voiture
Mais le sexagénaire a rendez-vous avec un guet-apens bien orchestré. Comme nous le décrit L’indépendant, les deux agresseurs l’attendent sagement. Arrivés sur place, ils le tabassent à coup de poings. N’ayant pas pris d’argent sur lui, les deux agresseurs lui volent son portable. Les deux accusés enferment leur victime, en sang, dans le coffre de sa voiture. Les tortionnaires prennent les clefs du véhicule et roulent plusieurs kilomètres en dehors de la ville et l’abandonne.
Finalement, le narbonnais trouvera la force de sortir de la voiture pour se rendre au commissariat. Il obtiendra 10 jours d’interruption temporaire de travail (ITT), signe de la violence de l’agression.
Les deux agresseurs seront arrêtés un peu plus tard. Devant le Tribunal judiciaire, la Procureure réclamera 3 ans de prison ferme. Pas assez pour le Tribunal. Cela sera 5 ans. Le casier judiciaire du principal agresseur est déjà bien rempli. Ce verdict est jugé comme sévère par l’avocat de la défense. La victime compte faire appel. Certes, le tribunal n’a pas clairement affirmé le caractère homophobe de l’agression. Mais ce scénario ressemble à de nombreux autres… considérer la future victime comme « faible car homosexuelle ».