Lille (Nord)
C’est un récit glaçant que relate le journal La Voix du Nord. Ce jeudi 11 décembre, le tribunal correctionnel de Lille juge deux hommes de 18 ans pour une violente agression homophobe : Malik Hamadache de Lille et Sofiane Tirion de Ronchin.
Les faits se déroulent le 28 novembre dernier dans le quartier Moulins à Lille. À la sortie de la station de métro, ligne 2, Porte de Douai, les deux accusés frappent sans retenu un couple de garçons de 24 et 29 ans. La raison : ils sont homosexuels.
À l’audience, la procureure semble s’énerver. « Comment, aujourd’hui, un couple peut-il être roué de coups tout simplement en raison de son orientation sexuelle ? » nous rend compte le journal. Pas de réponse des jeunes prévenus.
insultes et décharges électriques
Les deux accusés n’ont pas seulement frappé leurs victimes. Des insultes pleuvent lors de cette agression : « Gros pédés », « Sales tapettes ! », « Grosses pédales ! ».
Mais les coups de poings ne suffisent pas. Le couple gay tente d’utiliser leur bombe lacrymogène mais en vain. Les deux agresseurs répliquent par l’usage d’un taser de poche (shocker) et les électriser.
Les deux garçons prennent la fuite et sont pourchassés à coup de bâtons. Ils trouvent refuge in extremis chez deux étudiantes. Les agresseurs tenteront d’entrer dans l’appartement.
Plus tard, c’est finalement une petite vidéo d’un témoin qui permettra de retrouver les deux monstres de cette agression, des agresseurs connus des forces de l’ordre.
Lors de leur garde à vue, ils renieront être homophobes. Ils confondent homosexualité et pédophilie : « Je n’ai rien contre les homosexuels. J’étais avec un type en geôle qui a violé sa petite sœur. Je ne lui ai rien fait… » rapporte le journal.
Des victimes traumatisées
Les deux garçons, victimes de l’agression, n’étaient pas à l’audience. Ils sont traumatisés par cette violence. L’un a deux dents brisées. Reprenant les propos de leur avocat, Frédéric Pau, qualifiera les faits « d’abjects et détestables ».
Aujourd’hui, Malik Hamadache et Sofiane Tirion sont en cellule. Ils sont condamnés pour trois ans de prison ferme. En cas de nouveau délit, ils encourent une année supplémentaire.
Ironie de l’histoire, le même jour, la France remontait à la 4e place du classement de l’Ilga des pays européens les plus LGBTfriendly, grâce à publication du plan gouvernemental sur trois ans pour lutter contre les discriminations.